Les langues d’Inde

Les deux langues officielles de l’Inde sont l’Hindi et l’Anglais. Après cela viennent d’autres langues reconnues, 21 au total. De tête là comme ça : Marathi, Sanskrit, Gujarati, Malayalam, Urdu, Kannada, Telugu, Tamil, Népali, Bengali, Kashmiri, Punjabi et Assamesse. Oups, il en manque pas mal. Il y a aussi le Santhali, Konkani, Sindhi, Maithili, Manipuri, Bodo, Dogri et l’Oriya.

Ces langues ont beaucoup d’importance, très souvent, ce sont les langues maternelles des familles. Il arrive que certaines décident d’élever leurs enfants en hindi ou en Anglais, mais cela n’est pas très courant et est généralement signe d’une éducation importante.

Le gujarati appartient au Gujarat. Le tamil au Tamil Nadu, le kashmiri au Kashemir. Simple, non ? On continue. Le kannada au Karnataka, le malayalam au Kerala et le telugu à l’Andhra Pradesh.

Chaque langue se restreint à un (ou plusieurs) Etat(s). Pour les Indiens, cette histoire d’État et de langue est très importante. On se marie dans son état, pas d’inter-state. Et avant d’être Indien, beaucoup se considèrent Râjasthânis, Karnatakas ou Punjabis. Si vous visitez le Kerala, alors que vous êtes kashmiri, vous allez devoir passer par l’Hindi ou l’Anglais. Cela va dépendre de votre éducation et de votre école. Mais il ne faut pas croire que tous les Indiens sont plus à l’aise avec le Hindi, ça serait peut-être même plus l’inverse.

À Mumbai, à cause de l’affluence de personnes venant de l’Inde entière, les différentes langues maternelles sont nombreuses. L’usage de l’hindi est donc impératif dans certaines classes de population, tandis que d’autres vont utiliser l’Anglais. Malgré tout ici, les langues les plus parlées (outre l’Anglais) sont le marathi, l’hindi et le gujarati. Tiens donc ! Même si le Gujarat est l’État voisin, comment ce fait-il qu’il occupe 20 % de la population de Mumbai ? Eh bien il se trouve qu’une des fiertés et des raisons de vivre des Gujaratis, c’est d’être dans le « business », comme ils disent. Alors évidemment il arrive que certains soient employés, mais très majoritairement, ils travaillent pour eux. L’entreprise est dans leur sang. Mon frère d’accueil a commencé à 24 ans !

Alors partout où il y a eu des opportunités en masse, vous trouverez des communautés du Gujarat. Mumbai fait partie de ces lieux prisés.

La majorité des échanges students sont dans des familles Gujaraties. Il y en a aussi une Punjabi, une Râjasthânis et quelques-unes Maharatis. Nous sommes donc encore plus divisés. Outre nos pays d’origine et notre langue, il y a maintenant aussi l’éducation Indienne que nous avons reçue. Nous avons une manière de saluer différente : Jai Shree Krishna, Namaskar, Namaste… Les phrases de base que nous pouvons connaitre ne sont pas les mêmes, et les petits mots que nous pouvons sortir par reflexe, du type « oui, non, stop, assieds-toi, parle, regarde » changent. Avec ça vient un autre type d’éducation. Les étudiants chez des Maharatis vont apprendre que les gens du Gujarat et de l’Uttar Pradesh leur volent leurs emplois. De l’autre côté, les gujaratis vont dire que personne ne les aime à cause de leur argent. Ensuite, le mode de vie, les rituels, la nourriture, l’organisation familiale diffère des origines d’une famille à une autre. Je me sens parfois plus proche d’une Américaine dans une maison Gujarati, que d’un Français Maharati. C’est une éducation qu’on renie difficilement, j’y suis très attachée et très fière !

important : https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/