Cricket : Challo Mumbai!

Evénement incontournable qui mérite son propre article, qui fait vibrer plus de 140 millions de téléspectateurs chaque soir, qui fait la une des journaux et occupe le sujet numéro un des conversations; j’ai nommé les IPL 2013!

Vous ne voyez pas encore où je veux en venir ? aie-aie-aie. Très bien, je vais commencer par le commencement. 17eme siècle, les anglais débarquent en Inde, découvrent le thé et le curry, et s’installent brutalement, non pas avec des canons et des fusils comme on pourrait le penser, mais avec de curieuses battes en bois et des balles blanches. En Afrique du Sud, Nouvelle Zélande et Australie c’est la même chose. Le Royaume de Sa Majesté vient de créer ses pires rivaux en matière de cricket, et s’en mord encore les doigts aujourd’hui.

Il y a maintenant dix équipes internationales autorisées à concourir lors de la Cricket World Cup. Dans l’ordre des derniers tests : Sri Lanka, West Indies, Inde, Angleterre, Afrique du Sud, Pakistan, Australie, Nouvelle-Zélande, Bangladesh et le Zimbabwe.

La dernière coupe du monde, c’est nous qui l’avons gagné, et c’était à Mumbai. La ville était, à ce qui paraît, complètement dingue pendant plusieurs jours.

Maintenant, il y a la coupe d’Inde. Neuf équipes, dix-huit matchs, un tous les soirs. Le cricket ici, c’est une religion, c’est le seul domaine qui ne manque pas d’argent. C’est aussi une ambiance. Les pom-pom girls viennent de l’Europe de l’Est, les stars de Bollywood s’arrachent les parts des équipes et les joueurs sont des dieux avec leur propre panthéon. Même les noms des clubs valent le détour : Chennai Super Kings, Royal Challangers Bangalore, Pune Warriors, Kings XI of Punjab, Delhi Daredevils, Rajasthan Royal, Knight Riders Kolkata et Sun Risers Hyderabad. A Mumbai, nous faisons simple : Mumbai Indians. Mais lorsque nos joueurs ont la batte dans les mains, le score s’affole !

Nous n’avons peut-être pas le capitaine de l’équipe indienne, Dhoni, dans notre équipe, ni Virat Kholi. Nous n’avons peut-être pas non plus les meilleurs joueurs internationaux, mais au moins, nous avons la bonne combinaison batteurs/lanceurs et nous enchainons victoire sur victoire, malgré un début difficile.

Il est temps peut-être de vous éclairer sur les règles du jeu. Parce que moi-même j’ai passé 6 mois sans les connaitre, et six mois à regarder un jeu vide de sens, mais bien barbant.

Mumbai Indians v Chennai Super Kings

Le cricket, c’est un jeu en deux étapes, qui dure entre 2h30-3h, ou 5-8 heures selon le nombre d’over (=set de balles)

Une première équipe est sur le terrain, de forme circulaire, divisé en anneau. Les joueurs sont dispersés sur le terrain, avec un nombre limité par anneau. Ils se positionnent sur les ordres du capitaine. Sur onze joueurs, deux vont être gardés sur une piste au centre. Un pour lancer la balle, le deuxième pour l’attraper. Mais sur cette piste, il y a aussi deux joueurs de l’équipe adverse. Deux batteurs avec leur batte, le casque, et leurs protections. Le lanceur jaune prend son élan avant la piste, et lance la balle. Le batteur bleu essaye de la frapper. S’il la manque, c’est l’attrapeur jaune qui la rattrape, il est positionné derrière lui. Si le batteur bleu frappe juste, la balle s’envole, et il devra courir jusqu’à l’extrémité de la piste, pendant que le deuxième batteur fait la même chose en sens inverse. Ainsi, il y a toujours un batteur positionné. Ils peuvent faire des « runs » autant qu’ils le peuvent, jusqu’à que la balle soit revenue dans les gants de l’attrapeur jaune.

Ces « overs » sont généralement au nombre de 20 (d’où une durée de match de 3h environ). Mais il est possible de jouer lors de certaines rencontres, hors compétition, en 50 overs (et la, c’est très, très long). Un set de balles en comporte six. Donc vingt par six, cela nous fait en tout 120 balles pour constituer un score. Le score se compte en runs, le nombre de fois la piste a été courue par les batteurs. Mais il est possible de marque un score différemment. Vous pouvez marquer un ou deux runs avec une balle si les joueurs adverses sont longs à ramener la balle au centre. Mais vous pouvez aussi marquer quatre runs sans courir si la balle touche le sol et sort hors des frontières du terrain. Il y a aussi six points possibles, si vous frappez la balle et qu’elle s’envole directement dans les gradins, sans avoir touché le sol. Au baseball ils appellent ça un Home Run, on appelle ca : SIX !!!

Le score possible est donc très large. Une équipe en mauvaise forme peut marquer entre 90 et 120 points. Une équipe comme Mumbai n’a pas de limite et frappe parfois 210.

Après que la première équipe a frappé, les rôles s’inverses. C’est l’équipe bleue qui monte sur le terrain, qui se positionne pour attraper la balle au mieux, et deux batteurs jaunes restent sur le terrain. Si la première équipe a marqué 152 runs, alors pour gagner, la seconde devra marquer 153 ou plus. Le match prend fin lorsque la deuxième équipe a dépassé le score de la première avec le même nombre de balles.

Mais il y a aussi une autre donnée importante qui rentre dans les résultats pour constituer un classement d’équipe. Le nombre de joueurs « out », ou exclus. Un batteur est « out » si, lorsqu’il frappe la balle, celle-ci tombe directement, sans toucher le sol, dans les mains d’un joueur adverse. Il est « out » encore s’il manque la balle et que celle-ci fait tomber les trois piquets positionnés derrière lui. Un joueur « out », il faut le remplacer. Un autre vient donc. Mais puisqu’il y a onze joueurs, et qu’il faut un minimum de deux joueurs pour courir la piste et marquer des points, après dix joueurs « out » l’équipe ne peut plus jouer et son score s’arrête, même avant d’avoir épuisé toutes les balles. En général, une équipe n’a pas plus de 3-6 joueurs « out ». Mais cela est important. Si vous avez gagné avec 134 runs, que l’équipe adverse en a fait 131 et que vous aviez 9 joueurs « out », ce match était très nul et ne vous fera pas monter dans le classement.

Les joueurs des équipes nationales peuvent venir de partout dans le monde, comme au football, mais ils sont limités à 4 par équipe. Comme cela, le cricket a l’air d’un jeu simple, mais il faut un peu plus de cervelle que les têtes de noix de joueur de foot d’Europe. Selon un batteur, il faudra positionner les joueurs d’une certaine façon, qu’il soit droitier ou gaucher, bon ou mauvais. L’art de lancer est sacré, il peut sauver un match parti avec un petit score. Un excellent batteur ne pourra rien faire contre un bon lanceur. Ensuite, il faut de l’audace pour se décider à courir, non pas un mais deux pistes, en sachant qu’on est « out » encore une fois si l’attrapeur a la balle avant que le batteur est fini de courir. Une piste fait plus de 20 mètres. Il faut la courir est une poignée de secondes, avec un équipement de prêt de 10 kilos !

Me voilà mise au cricket, à regarder chaque match tous les soirs avec mon frère d’accueil. Ma raison de me lever le matin c’est de lire la page des sports dans trois journaux différents et d’imaginer une finale à Mumbai avec moi dans les gradins !

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L’organisation en Inde

Elle nous fait râler. C’est un paquet de nœuds, mortel pour quiconque ose s’y aventurer. Un des douze travaux d’Astérix. C’est la même situation dans chaque pays à différents degrés, mais j’en tiens une pas trop mal : je vous présente l’administration indienne !

A vrai dire, je ne sais même pas trop par où commencer, même la décrire devient compliqué.

La politique peut-être ? Très bien. En Inde, il y a un Président, un vice-président, un Premier ministre et un Parlement. Le Président a, comme en Allemagne, très peu de pouvoirs, tandis que le Premier Ministre est vraiment à la tête du pays. Après, cela se complique, il y a un certain flou. Tous les Indiens ne sont pas capables de m’expliquer toutes les liaisons. Parce que l’Inde est une République fédérale. Il y a donc des cours, qui sont chargées de faire les liaisons entre la politique centrale, et la politique fédérale.

Les 28 états et 7 territoires sont plutôt assez libres. Chacun à sa propre politique sur certains degrés. Au Gujarat, l’alcool est illégal, lorsque à Goa il n’est même pas taxé ! Le Kerala est administré par un parti communiste qui réussi à jouer capitaliste (cherchez l’erreur) et le Maharashtra était très récemment à l’extrême droite.

Autre point pour vous faire saisir l’ambiance : le sureffectif ! Il suffit de prendre le train pour s’en rendre compte : deux chemises orange délayent les cailloux des voies, sept chemises orange regardent avec les pioches dans les mains, et une chemise bleue avec un calepin pianote sur son portable, tranquillement assise sur une chaise.

Des hommes qui vont réparer une route vont creuser le sol à genoux avec une espèce de pelle sans manche. Avec ce même instrument, ils vont remplir la benne de la pelleteuse, au lieu d’utiliser la machine pour ramasser directement les gravats. Vingt employés font le boulot d’un. Et rajouter un manche à leur bout de métal leur permettrait de ne pas avoir à se casser le dos ou de s’accroupir en permanence.

Un autre exemple catastrophique dans le bureau du père d’accueil d’un ami. Un patron, trois employés, et deux hommes à tout faire. Ces deux gars-là vont disposer les journaux en éventail le matin. Ils vont apporter un verre d’eau à chaque visiteur, ils vont aussi faire le thé, les photocopies, et ouvrir les portes à tout le monde. J’imagine qu’ils doivent aussi bien s’ennuyer.

L’Inde, c’est aussi le pays des emplois inutiles. Il existe un métier qui consiste à récupérer les boîtes à repas dans tout un immeuble, et de les distribuer sur les lieux de travail des employés. Ainsi, plus de 180 000 repas voyagent tous les jours par le train ou les vélos de Mumbai. Comme si le gars le matin ne pouvait pas prendre son Tupperware dans sa voiture et aller au boulot. Dans tous les cas, même après une heure de train, ça sera froid. Halalalalala ! Il y a aussi le garçon qui sert le thé 3 fois par jour dans les bureaux. Et aussi tous ces employés à la maison : celui pour la vaisselle, celui pour la cuisine, celui pour les courses, celle pour le linge, et celui pour le ménage.

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Le pire, c’est dans les bureaux ! La moitié joue au solitaire, l’autre discute ou mange. Au lycée par exemple, cela fait trois jours que je réclame un papier. Comme ils sont incapables de réfléchir par eux-mêmes, il faut qu’ils réfèrent au principal. Or, il est deux heures de l’aprèm’, elle est déjà partie. Revenez demain. Jour N.2, rédaction du papier, ils insistent pour mettre mon numéro de passeport. Je le connais par cœur mais ils insistent pour chercher eux-mêmes dans leurs dossiers. Revenez dans dix minutes. Vingt minutes plus tard, la secrétaire ferme sa fenêtre du solitaire en vitesse et sort mon dossier. Revenez dans une heure. Très longtemps après, le numéro de mon passeport n’est pas le bon, elle me prend dix minutes pour le rectifier en appliquant une attention tout particulier à chaque lettres ou chiffres (This is C like Church ? and P like Peter ? One like…one ?) Finalement il faut réimprimer le papier, mais la principale n’est pas là pour signer, revenez demain ! Cette même dame qui me dit de revenir jour N.3 est en congé ! Il n’y a donc personne pour s’occuper de moi. Je ne vais pas passer deux mois là-dessus, il faut y mettre fin, râler, et fort ! Après avoir déployé toute l’étendue de ma connaissance de la langue anglaise, nous avons coopéré en toute amitié pour nos intérêts communs et nous sommes parvenu à un résultat en moins de 5 minutes ! Ce n’était pas comme si ça me prenait 3 heures de train a chaque fois  après tout !

Pensez à moi la prochaine fois que vous avez des ennuis avec la Sécurité Sociale !

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Les langues d’Inde

Les deux langues officielles de l’Inde sont l’Hindi et l’Anglais. Après cela viennent d’autres langues reconnues, 21 au total. De tête là comme ça : Marathi, Sanskrit, Gujarati, Malayalam, Urdu, Kannada, Telugu, Tamil, Népali, Bengali, Kashmiri, Punjabi et Assamesse. Oups, il en manque pas mal. Il y a aussi le Santhali, Konkani, Sindhi, Maithili, Manipuri, Bodo, Dogri et l’Oriya.

Ces langues ont beaucoup d’importance, très souvent, ce sont les langues maternelles des familles. Il arrive que certaines décident d’élever leurs enfants en hindi ou en Anglais, mais cela n’est pas très courant et est généralement signe d’une éducation importante.

Le gujarati appartient au Gujarat. Le tamil au Tamil Nadu, le kashmiri au Kashemir. Simple, non ? On continue. Le kannada au Karnataka, le malayalam au Kerala et le telugu à l’Andhra Pradesh.

Chaque langue se restreint à un (ou plusieurs) Etat(s). Pour les Indiens, cette histoire d’État et de langue est très importante. On se marie dans son état, pas d’inter-state. Et avant d’être Indien, beaucoup se considèrent Râjasthânis, Karnatakas ou Punjabis. Si vous visitez le Kerala, alors que vous êtes kashmiri, vous allez devoir passer par l’Hindi ou l’Anglais. Cela va dépendre de votre éducation et de votre école. Mais il ne faut pas croire que tous les Indiens sont plus à l’aise avec le Hindi, ça serait peut-être même plus l’inverse.

À Mumbai, à cause de l’affluence de personnes venant de l’Inde entière, les différentes langues maternelles sont nombreuses. L’usage de l’hindi est donc impératif dans certaines classes de population, tandis que d’autres vont utiliser l’Anglais. Malgré tout ici, les langues les plus parlées (outre l’Anglais) sont le marathi, l’hindi et le gujarati. Tiens donc ! Même si le Gujarat est l’État voisin, comment ce fait-il qu’il occupe 20 % de la population de Mumbai ? Eh bien il se trouve qu’une des fiertés et des raisons de vivre des Gujaratis, c’est d’être dans le « business », comme ils disent. Alors évidemment il arrive que certains soient employés, mais très majoritairement, ils travaillent pour eux. L’entreprise est dans leur sang. Mon frère d’accueil a commencé à 24 ans !

Alors partout où il y a eu des opportunités en masse, vous trouverez des communautés du Gujarat. Mumbai fait partie de ces lieux prisés.

La majorité des échanges students sont dans des familles Gujaraties. Il y en a aussi une Punjabi, une Râjasthânis et quelques-unes Maharatis. Nous sommes donc encore plus divisés. Outre nos pays d’origine et notre langue, il y a maintenant aussi l’éducation Indienne que nous avons reçue. Nous avons une manière de saluer différente : Jai Shree Krishna, Namaskar, Namaste… Les phrases de base que nous pouvons connaitre ne sont pas les mêmes, et les petits mots que nous pouvons sortir par reflexe, du type « oui, non, stop, assieds-toi, parle, regarde » changent. Avec ça vient un autre type d’éducation. Les étudiants chez des Maharatis vont apprendre que les gens du Gujarat et de l’Uttar Pradesh leur volent leurs emplois. De l’autre côté, les gujaratis vont dire que personne ne les aime à cause de leur argent. Ensuite, le mode de vie, les rituels, la nourriture, l’organisation familiale diffère des origines d’une famille à une autre. Je me sens parfois plus proche d’une Américaine dans une maison Gujarati, que d’un Français Maharati. C’est une éducation qu’on renie difficilement, j’y suis très attachée et très fière !

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Les Religions d’Inde : l’Hindouisme

L’hindouisme, c’est une religion englobant plus de 80 % de la population Indienne, soit environ 800 millions de fidèles. L’hindouisme est la première religion d’Inde, avec pour ennemi, l’Islam (bien trop souvent). Rappelez-vous lors de la partition de 1947. Les Anglais quittent le pays, Gandhi et Nehru sont en pleine ascension politique et la constitution de la République Indienne est en cours de rédaction.

Mais seulement, des groupes de populations menés par Jinnah réclame leur propre indépendance, hors de l’Inde hindouiste. Cela donnera deux Pakistan, qui se séparent ensuite ; celui à l’est deviendra le Bangladesh. Cette période de tensions est suivie par une bien plus grave.

Les populations sont chassées (encore aujourd’hui dans l’État disputé entre l’Inde et le Pakistan ; le Kashemir) selon leur religion. Les populations Musulmanes fuient vers le Nord pour rejoindre le Pakistan, les populations Hindoues sont poussées en Inde. Près de 12 millions de personnes émigrent ainsi, et quelques centaines de milliers de personnes perdront la vie dans les affrontements liés aux rencontres de ces deux groupes. La rivalité entre les musulmans et les hindous est très profonde, et encore plus depuis ces événements-là. Encore aujourd’hui, les attentats terroristes venant des deux côtés sont nombreux. Pratiquement toutes les semaines les journaux parlent de bus piégés, de trains ou de voiture. Si un groupe musulman plante une bombe dans un bus rempli d’hindou, ceux-ci répliquent et se lancent dans des massacres de populations musulmanes, les premières familles qui passeront dans le coin. Comment savoir qui a commencé le premier ? Chacun se défend en expliquant que cela n’est que justice pour le dernier crime de l’autre. Cela n’est pas prêt de s’arrêter.

L’hindouisme, c’est aussi la religion des castes (voir mon article précédent).

Quelques personnes de basses castes choisissent de se convertir à une autre religion (Islam ou christianisme principalement) pour fuir les discriminations liées à leur naissance.

L’hindouisme, c’est aussi plus de 3000 dieux. Trois à l’origine, Brahmâ (Le Créateur) qui crée la vie, Vishnu (Le Protecteur) qui la protège, et Shiva (le destructeur) qui punit et la reprend. D’où sortent les autres dieux ? Eh bien, ils sont soit des enfants de Shiva et de Parvati (Karttikeya, Ganesha), soit des réincarnations de dieux comme Visnu principalement. Dans ce cas, ils sont tous des guerriers venus pour rendre justice et prêcher la vie sur terre, avec pour exemple Krishna. Ensuite ils peuvent aussi être les femmes et enfants des dieux, comme Laxmi, déesse de la fortune et femme de Krishna. Chaque Dieu possède sa popularité, souvent associée à une région, et ses propres temples. Seul Brahmâ ne possède qu’un seul temple dans le monde. Shiva étant très respecté, ses temples sont nombreux. À Mumbai, Laxmi tient une place importante et est très appréciée. Elle possède un temple impressionnant dans une partie de la ville, même dédicacé à son nom, Mahalaxmi (Mère Laxmi).Ganesh, le dieu le plus populaire du panthéon, possède un temple à chaque coin de rue, dont un ici un peu spécial. L’idole est supposée être apparue d’elle-même, et l’édifice religieux a été ensuite construit autour. Chaque temple possède une journée « sainte » dans la semaine, un peu comme le dimanche chrétien. L’affluence de croyants est donc très importante, si bien qu’il faut souvent faire la queue pour rentrer. Les photos sont interdites à l’intérieur, c’est pourquoi vous n’aurez qu’une description.

Généralement en marbre, les temples sont souvent très colorés et bien fleuris. Les détails sur les piliers, les plafonds, les murs sont très importants et très travaillés. Bien entendu on se déchausse et on a pris soin d’être habillé convenablement auparavant. Les gens viennent avec des noix de coco, fruits (bananes, grenades, dattes…), des fleurs et bien sûr, de l’argent.

Le jour d’affluence, les prêtres sont dépassés par le nombre d’offrandes et ne peuvent tout garder. Ils se contentent donc d’amener les produits aux pieds de l’idole et les rendent. Malgré tout, le gâchis de nourriture est impressionnant. Les adultes portent aussi les enfants au-dessus de leur tête et les font passer pour qu’ils touchent les pieds de la statue. Les gens viennent parfois de très loin pour un temple.

La religion hindoue fait partie d’un paquet à la naissance. On reçoit la vie et la religion. Avant aujourd’hui, personne n’en doutait, personne ne la remettait en cause. Maintenant, les gens se posent des questions et réfléchissent à leur foi mais elle ne disparaît pas pour autant. L’athéisme est un mot mal reçu.

L’hindouisme c’est aussi à la maison. Chaque foyer possède un temple, de petite ou grande taille. Parfois il arrive, comme dans ma famille, que le temple soit carrément une pièce de la maison. Mais généralement, c’est un meuble avec des idoles et les photos des ancêtres. Tous les matins, il faut offrir les fruits, sonner une cloche, prier et manger la nourriture.

Enfin, l’hindouisme c’est surtout de nombreux festivals qui se succèdent dans l’année et qui sont un véritable plaisir. Il faut alors se vêtir de ses plus beaux habits traditionnels avec tous les accessoires. Il faut cuisiner et se réunir, à la mode indienne, 50 personnes minimums !

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Cuisine Indienne : bases et recettes

Here we are, l’article à un milliard de roupies, vous l’attendiez tous.

Alors oui, aujourd’hui nous allons parler cuisine, et j’ai même pour vous quelques recettes traditionnelles. Nous allons rester pour commencer dans la section plus « pomme de terre à l’eau » que « gratin dauphinois », bien que cela soit pour plus tard.

Si j’ai mis autant de temps à fournir cet article, c’est parce qu’il y a des complications. Premier point, le cuisinier Indien. Pas de graduation, tout ce fait à l’œil. Ou plutôt, à la couleur. Comment puis-je écrire ma recette ? Videz le pot de paprika jusqu’à que le mélange obtienne une teinte vernis Chanel 582 ? non, pas possible. Deuxième point, la langue et les différents ingrédients. Comment traduire « garam masala powder » ? et est-ce que tout le monde a du piment rouge de Kashmire ?

Le masala, par exemple, n’est pas une épice, mais un groupement de différentes poudres ! Comme le sel ou le poivre, on en trouve ici partout en commerce, et partout dans la cuisine. Qu’est-ce qu’il y a dedans ? Cela depend de la région et du fabricant. On y trouve généralement des clous de girofle, du poivre noir et blanc, de la cannelle, du cumin et de la cardamome.

Il y a aussi certains corps importants de la cuisine indienne qui nous sont étrangers, et difficiles à reproduire en France sans vrai professeur (maternel dans l’idéal). Parlons des chapatis.

Farine, eau, beurre, ce sont les pains Indiens. Ou plutôt, les galettes Indiennes. Il existe différentes formes de Chapati, avec leur nom, leur texture et leur recette. Celui dont nous allons avoir besoin est le roti :

  • deux ramequins de farine complète
  • sel, un peu d’huile
  • 1/2 ramequin d’eau chaude
  1. Ajouter graduellement l’eau chaude au mélange farine/sel/huile.
  2. Bien malaxer et garder 15 minutes sous un drap.
  3. Former des petites balles (taille d’une balle de ping pong) et les rouler en forme ronde.
  4. Placer-les sur une poêle chaude et changer de côté lorsque des bosses se forment.
  5. Lorsque cela se répète sur l’autre côté, placer la galette directement sur le feu. Elle ne brulera pas mais gonflera. Vous pouvez faire glisser un peu de beurre sur chaque côté.

Maintenant que nous y sommes, voici un exemple de la cuisine de tous les jours dans la plus pure tradition du Gujarat, l’état d’origine de mes familles : dal, roti, subsi et rice.

Roti nous venons de le voir. Rice, du riz blanc fera l’affaire.Le dal (lentilles en hindi) est d’aspect liquide et sera mangé mélangé au riz en fin de repas. Le subsi, c’est un mélange de légumes préparés de différentes sortes. Ils seront mangés avec les rotis.Voici un exemple de préparation possible :

Dal

  • 1 ramequin de lentilles noires
  • 2 cuillères à soupe de haricots rouges
  • 5 ramequins d’eau
  • 1 cuillère à café de curcuma
  • ½ ramequin de crème fraiche
  • 2 cuillères à soupe de beurre
  • 1 oignon finement choppé
  • 2 piments verts finement choppés
  • 2 tomates choppées
  • 1 cuillère à café de piment rouge
  • ½ cuillère à soupe de coriandre
  • ½ cuillère à soupe de garam masala powder (!)
  1. Faites tremper pendant quatre heures les lentilles et les haricots.
  2. Faites-les cuir en cocote minutes avec l’eau, le curcuma et du sel jusqu’à deux sifflements (!).
  3. Dans une poêle, faites revenir les oignons avec le beurre jusqu’à qu’ils soient transparents.
  4. Ajoutez les piments verts finement choppés et les tomates et continuer à mélanger pendant deux minutes.
  5. Ajoutez le piment rouge et la coriandre.
  6. Bien mélanger pendant une minute et ajoutez les lentilles, haricots et la crème. Continuer à mélanger continuellement pendant cinq minutes.
  7. Ajoutez le masala si vous avez et mélangez. Vous pouvez servir chaud avec le riz et les rotis.

Subsi

  • 3 ou 4 ramequins de petits pois
  • 2 oignons finement choppés
  • 1 tomate finement découpée
  • 1 cuillère à café de graines de cumin
  • un peu de gingembre râpé
  • ½ cuillère à café de piment rouge
  • ¼ cuillère à café de curcuma
  • 2 cuillères à café de coriandre
  • ½ cuillère à café de cumin
  • 2 cuillères à soupe de yaourt (ou de crème fraiche)
  • 7-8 noix de cajou (déjà trempées dans du lait et grillées)
  • garam masala
  • ½ cuillère à soupe d’huile
  1.  Faites chauffer l’huile dans une casserole, ajoutez les graines de cumin et laissez-les crépiter.
  2. Ajoutez ensuite le gingembre. Jetez les oignons et mélangez jusqu’à qu’ils soient transparents.
  3. Laisser 4-5 minutes sur un feu moyen.
  4. Ajoutez les épices (sauf le masala) et le sel. Mélangez.
  5. Ajouter la tomate et laissez cuire jusqu’à que le mélange soit mou.
  6. Ajoutez les petits pois et faites revenir une minute.
  7. Ajoutez un ramequin d’eau et laissez sur le grand feu pendant une minute. Réduisez le feu et mettez le couvercle. Laisser cuire pour 6-7 minutes.
  8. Maintenant ajoutez le yaourt (ou la crème) et mélanger activement jusqu’à que le mélange soit homogène. Le tout doit être légèrement épais.
  9. Ajoutez le masala et les noix de cajou.  Servez chaud avec les rotis.

Dans quelques jours je vous proposerai des recettes qui seront plus simples à reproduire, veg et non-veg, et de partout du pays. Tout cela est bien compliqué, je sais. La seule chose à faire est d’acheter votre billet d’avion ! Je ne suis plus à quelques envahisseurs prêts !

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Maman, elle a pris l’avion

Oups, une certaine absence est à noter ces derniers jours. Le lycée est maintenant fermé, il est très difficile de trouver un moyen de se connecter. En attendant, les articles se bousculent dans mon cahier, et je n’ai personne pour les lire.
Ce mois-ci, événement très important outre l’élection de Miss India, ma famille est venue s’implanter une semaine chez moi. L’expérience a été intéressante, pouvoir faire des trucs de Française en Inde comme aller chercher la baguette le matin et manger de la confiture au petit déj’, reste très plaisant. D’un autre côté, j’ai pu leur montrer ce que j’aime faire ou ce que j’aime manger, mais vu leur taux de réceptivité, je me suis dit que j’avais peut-être changé finalement. Au début cela fait peur, on se dit qu’on a plus rien de français, que cela sera dur de rentrer et que les gens me sembleront tellement différent que je ne reconnaîtrai plus personne. Le sentiment finit par disparaitre après quelques jours mais cela entraine pas mal de réflexion. À deux mois de mon retour en France.
Nous avons parcouru Mumbai, à pied bien entendu, nous avons mangé de la Streets Food ou dans les petits restaurants locaux. Pas de traitement de faveur, ici, elles ont voyagé en train seconde classe, ou en rickshaw. Elles ont vu Mumbai, la vraie ! Certains endroits leur ont plu, d’autre un peu moins. Mais comme dirait une amie : Mumbai, c’est toute l’Inde, mais l’Inde, ce n’est pas tout Mumbai.
Vu que j’étais ici chez moi, je suis passée en file de tête. À moi d’expérimenter les questions types : C’est quand qu’on arrive ? On mange où, quand, quoi ? On peut faire une pause ? C’est encore loin ? Et puis il y a aussi : J’ai faim, j’ai soif, j’en ai marre de marcher… Il faut tout traduire, Hindi, Anglais, Français, Gujarati. Et puis il faut aussi tenir les négociations. Au bout d’une semaine j’étais lessivée.
Reprendre une vie normale a été un peu bizarre, et encore une fois, c’est passé vite. Il me reste maintenant des dragibus et des bouquins français pour combler le vide, et c’est très satisfaisant !

A bientôt, en espérant que je pourrais me connecter assez vite !