Cricket : Challo Mumbai!

Evénement incontournable qui mérite son propre article, qui fait vibrer plus de 140 millions de téléspectateurs chaque soir, qui fait la une des journaux et occupe le sujet numéro un des conversations; j’ai nommé les IPL 2013!

Vous ne voyez pas encore où je veux en venir ? aie-aie-aie. Très bien, je vais commencer par le commencement. 17eme siècle, les anglais débarquent en Inde, découvrent le thé et le curry, et s’installent brutalement, non pas avec des canons et des fusils comme on pourrait le penser, mais avec de curieuses battes en bois et des balles blanches. En Afrique du Sud, Nouvelle Zélande et Australie c’est la même chose. Le Royaume de Sa Majesté vient de créer ses pires rivaux en matière de cricket, et s’en mord encore les doigts aujourd’hui.

Il y a maintenant dix équipes internationales autorisées à concourir lors de la Cricket World Cup. Dans l’ordre des derniers tests : Sri Lanka, West Indies, Inde, Angleterre, Afrique du Sud, Pakistan, Australie, Nouvelle-Zélande, Bangladesh et le Zimbabwe.

La dernière coupe du monde, c’est nous qui l’avons gagné, et c’était à Mumbai. La ville était, à ce qui paraît, complètement dingue pendant plusieurs jours.

Maintenant, il y a la coupe d’Inde. Neuf équipes, dix-huit matchs, un tous les soirs. Le cricket ici, c’est une religion, c’est le seul domaine qui ne manque pas d’argent. C’est aussi une ambiance. Les pom-pom girls viennent de l’Europe de l’Est, les stars de Bollywood s’arrachent les parts des équipes et les joueurs sont des dieux avec leur propre panthéon. Même les noms des clubs valent le détour : Chennai Super Kings, Royal Challangers Bangalore, Pune Warriors, Kings XI of Punjab, Delhi Daredevils, Rajasthan Royal, Knight Riders Kolkata et Sun Risers Hyderabad. A Mumbai, nous faisons simple : Mumbai Indians. Mais lorsque nos joueurs ont la batte dans les mains, le score s’affole !

Nous n’avons peut-être pas le capitaine de l’équipe indienne, Dhoni, dans notre équipe, ni Virat Kholi. Nous n’avons peut-être pas non plus les meilleurs joueurs internationaux, mais au moins, nous avons la bonne combinaison batteurs/lanceurs et nous enchainons victoire sur victoire, malgré un début difficile.

Il est temps peut-être de vous éclairer sur les règles du jeu. Parce que moi-même j’ai passé 6 mois sans les connaitre, et six mois à regarder un jeu vide de sens, mais bien barbant.

Mumbai Indians v Chennai Super Kings

Le cricket, c’est un jeu en deux étapes, qui dure entre 2h30-3h, ou 5-8 heures selon le nombre d’over (=set de balles)

Une première équipe est sur le terrain, de forme circulaire, divisé en anneau. Les joueurs sont dispersés sur le terrain, avec un nombre limité par anneau. Ils se positionnent sur les ordres du capitaine. Sur onze joueurs, deux vont être gardés sur une piste au centre. Un pour lancer la balle, le deuxième pour l’attraper. Mais sur cette piste, il y a aussi deux joueurs de l’équipe adverse. Deux batteurs avec leur batte, le casque, et leurs protections. Le lanceur jaune prend son élan avant la piste, et lance la balle. Le batteur bleu essaye de la frapper. S’il la manque, c’est l’attrapeur jaune qui la rattrape, il est positionné derrière lui. Si le batteur bleu frappe juste, la balle s’envole, et il devra courir jusqu’à l’extrémité de la piste, pendant que le deuxième batteur fait la même chose en sens inverse. Ainsi, il y a toujours un batteur positionné. Ils peuvent faire des « runs » autant qu’ils le peuvent, jusqu’à que la balle soit revenue dans les gants de l’attrapeur jaune.

Ces « overs » sont généralement au nombre de 20 (d’où une durée de match de 3h environ). Mais il est possible de jouer lors de certaines rencontres, hors compétition, en 50 overs (et la, c’est très, très long). Un set de balles en comporte six. Donc vingt par six, cela nous fait en tout 120 balles pour constituer un score. Le score se compte en runs, le nombre de fois la piste a été courue par les batteurs. Mais il est possible de marque un score différemment. Vous pouvez marquer un ou deux runs avec une balle si les joueurs adverses sont longs à ramener la balle au centre. Mais vous pouvez aussi marquer quatre runs sans courir si la balle touche le sol et sort hors des frontières du terrain. Il y a aussi six points possibles, si vous frappez la balle et qu’elle s’envole directement dans les gradins, sans avoir touché le sol. Au baseball ils appellent ça un Home Run, on appelle ca : SIX !!!

Le score possible est donc très large. Une équipe en mauvaise forme peut marquer entre 90 et 120 points. Une équipe comme Mumbai n’a pas de limite et frappe parfois 210.

Après que la première équipe a frappé, les rôles s’inverses. C’est l’équipe bleue qui monte sur le terrain, qui se positionne pour attraper la balle au mieux, et deux batteurs jaunes restent sur le terrain. Si la première équipe a marqué 152 runs, alors pour gagner, la seconde devra marquer 153 ou plus. Le match prend fin lorsque la deuxième équipe a dépassé le score de la première avec le même nombre de balles.

Mais il y a aussi une autre donnée importante qui rentre dans les résultats pour constituer un classement d’équipe. Le nombre de joueurs « out », ou exclus. Un batteur est « out » si, lorsqu’il frappe la balle, celle-ci tombe directement, sans toucher le sol, dans les mains d’un joueur adverse. Il est « out » encore s’il manque la balle et que celle-ci fait tomber les trois piquets positionnés derrière lui. Un joueur « out », il faut le remplacer. Un autre vient donc. Mais puisqu’il y a onze joueurs, et qu’il faut un minimum de deux joueurs pour courir la piste et marquer des points, après dix joueurs « out » l’équipe ne peut plus jouer et son score s’arrête, même avant d’avoir épuisé toutes les balles. En général, une équipe n’a pas plus de 3-6 joueurs « out ». Mais cela est important. Si vous avez gagné avec 134 runs, que l’équipe adverse en a fait 131 et que vous aviez 9 joueurs « out », ce match était très nul et ne vous fera pas monter dans le classement.

Les joueurs des équipes nationales peuvent venir de partout dans le monde, comme au football, mais ils sont limités à 4 par équipe. Comme cela, le cricket a l’air d’un jeu simple, mais il faut un peu plus de cervelle que les têtes de noix de joueur de foot d’Europe. Selon un batteur, il faudra positionner les joueurs d’une certaine façon, qu’il soit droitier ou gaucher, bon ou mauvais. L’art de lancer est sacré, il peut sauver un match parti avec un petit score. Un excellent batteur ne pourra rien faire contre un bon lanceur. Ensuite, il faut de l’audace pour se décider à courir, non pas un mais deux pistes, en sachant qu’on est « out » encore une fois si l’attrapeur a la balle avant que le batteur est fini de courir. Une piste fait plus de 20 mètres. Il faut la courir est une poignée de secondes, avec un équipement de prêt de 10 kilos !

Me voilà mise au cricket, à regarder chaque match tous les soirs avec mon frère d’accueil. Ma raison de me lever le matin c’est de lire la page des sports dans trois journaux différents et d’imaginer une finale à Mumbai avec moi dans les gradins !

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