L’Inde dans l’Union Européenne ? C’est le genre de chose qu’on communique !

A l’Est rien de nouveau

Voilà, maintenant un mois au pays de Tata !

Je crois qu’il est temps de faire une mise au point sur mon parcours. Vous allez enfin connaitre la face cachée de l’iceberg, ce qu’on ne dit pas sur skype la première semaine et toujours pas la deuxième ! Les choses qui font maintenant rire, et ce qui énerve toujours. Promis, j’essaye de ne rien « oublier »…

Première semaine : là, on n’a plus aucun repère, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et la moindre chose relevait du parcours du combattant. Cette première semaine j’étais avec mon club counselor et j’ai dû composer avec non seulement des différences de culture, mais aussi de mentalité. Le lever est à six heures, même si j’ai trois heures trente de décalage, et rien d’autre à faire que dormir. J’ai eu le droit à pas mal de questions du style : -avez-vous la télévision en France ? – es-tu mariée dans ton pays ? – mangez-vous des légumes ? Et des fruits ? Je n’ai pas beaucoup de patience avec les êtres humains et malheureusement, il y avait quelques problèmes de communication dans cette famille. Aucun des parents ne parle correctement l’anglais et j’ai mis une semaine à leur expliquer que je n’aimais pas les haricots. Je crois plutôt qu’ils ne voulaient pas me comprendre parce qu’ils me montraient à chaque fois la boîte : « French Beans ». Alors non, en France tout le monde n’aime pas les haricots, désolée.

La première semaine il faut apprendre à faire sans papier toilette, sans véritable douche puisque c’est un bac à eau, et sans eau chaude. Il faut accepter de dormir sur une planche en boit, accepter de n’avoir rien d’autre à faire que regarder la télévision, bloquée sur les JO. Accepter que la maison de mon club counselor ne possède pas de livre, et accepter de ne pas comprendre où l’on va, avec qui et pourquoi. Je me rappelle cet échange avec mon club couselor assez éloquent : –Where are we going ?To the car.But why ?To drive. J’ai une amie qui en a un comme celui-là avec son host father sur son portable : –Do you know when the 3G will start on my phone ?Yes. Il n’a jamais répondu à son when.

Il n’est pas facile de communiquer avec certains membres du rotary, et les Indiens en général. Parfois cela colle les jetons. La première semaine je ne savais pas si j’allais arriver vivante à lundi. C’est tellement facile d’avoir un accident ici, il suffit de voir comment ils conduisent. Ma première fois de jour dans une voiture indienne, mon club counselor ne voulait pas que je mette ma ceinture. Pas rassurant…

Deuxième semaine : le changement de famille était une bénédiction ! Enfin ma vraie host family. Grands-parents, parents, tante, cousin, cousine, soeur, tout le monde sous le même toit pour une ambiance foldingue ! Je découvre que la nourriture indienne est vachement bonne et diversifiée. La télévision n’est plus allumée de six heures du matin jusqu’à onze heures du soir, et ils possèdent même une bibliothèque. J’entame l’école et je regrette mon lycée français. Cet endroit est une jungle urbaine, on conforte les élèves dans leurs rôles d’incapables. Tout est fait pour qu’ils en fasse le moins possible, on leur enlève les difficultés de la bouche..

Troisième semaine : Je commence à prendre mes marques avec ma famille, tout n’est pas encore évident, on ne se sent pas encore chez soi en deux semaines mais cela vient. Les autres exchange student sont tous arrivés. Dans mon lycée nous sommes 10 et avons instauré une démocratie. La majorité décide si nous allons en cours.

Quatrième et actuelle semaine : plus besoin de voter pour aller en cours, les cours sont annulés pour cause d’exams. Ils ne durent qu’une heure et sont en fin de journée mais ne fatiguons pas d’innocents élèves plus qu’ils ne le sont déjà.. Franchement, c’est une blague, une imposture !

Nous partons donc à la découverte de Mumbai. Il y a de quoi faire mais pas pour un an. Je me pose pas mal de questions. Je suis actuellement en train d’essayer de rejoindre une ONG mais ce n’est pas facile avec le Rotary. Le lycée dans lequel nous sommes nous a fait un honneur en nous prenant..

Ce soir je pars à Goa avec les autres exchange student. C’est un peu Noel pour tout le monde ici. Des plages, encore plus d’exchange student et un hôtel avec piscine. Nous serons plus de 200 à venir des quatre coins de la planète, ça promet !

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Ecole

En Inde, l’éducation tient une place importante. Quand vous parlez avec un Indien, il vous dira que ce qu’il faut pour améliorer la vie dans son pays, c’est rendre l’éducation accessible à tous. Contrairement en France, il y a très peu de personnes à ne pas prendre de cours du soir, c’est même très rare. Les bureaux de soutien scolaire sont partout à chaque coin de rue. Partout on peut voir des affiches publicitaires pour tel ou tel lycée qui permettrait d’obtenir des résultats quasi parfait. En voyant tout cela, je m’attendais à quelque chose de plutôt stricte, où j’aurai intérêt à travailler, et où j’apprendrais quelque chose. Or, la réalité est plutôt différente..

Dans toute école ici, les élèves sont des numéros. Nous n’avons pas de nom, juste un cordon avec une carte autour du cou, indiquant notre nom, notre classe et notre numéro. Pour ma part, je suis le 128. Oui-oui, pas la peine de relire ! Dans ma classe, nous sommes (pour le moment) 130, pour un professeur, six ventilateurs et 28 bancs de deux places. Les tables ne permettent pas de poser ses affaires, elles ne sont pas assez larges. Alors il est parfaitement normal de voir seulement une minorité d’élèves prendre des notes. Ils ont juste leur sac sur les genoux et le portable dans les mains. Pour ma part, dans mon sac, je n’ai qu’un parapluie, une bouteille d’eau et une trousse. On n’a pas jugé utile de me donner de quoi ecrire.

Selon les professeurs, il règne un brouhaha de différentes intensités qui ne permet pas toujours de suivre les cours. Pas de problème pour les exams, à la fin des cours les élèves se ruent acheter le contenu des classes à un bureau à l’intérieur du lycée (pour la modique somme de 12 roupies). Ils en profitent pour acheter aussi les contrôles qui vont tomber, c’est pour vous dire…

A ce rythme-là, on peut se demander s’il vaut vraiment la peine de faire trois heures de transport pour cela. Les Indiens ont trouvé la réponse, ils ne vont en cours qu’avant le déjeuner et trainent toute l’après-midi (ici on fait l’appel mais juste par principe). Le lycée indien ne sera pas mon meilleur souvenir d’Inde, et j’ai plutôt l’impression de perdre mon temps en assistant à un cours censé m’apprendre comment ne pas me disputer avec ma soeur (c’mon, c’est vital !). De plus, la plupart des Indiens ont une mentalité différente. Je suis la meilleure amie d’un nombre incroyable de personnes dont je ne connais pas le nom, ni le visage. Attention, je ne voudrais pas généraliser, certains sont vraiment super, mais ils se comptent sur trois doigts.

Cette semaine je n’aurai pas beaucoup de cours, mercredi est le jour de l’Independance Day et samedi et lundi sont fériés pour une raison que même les Indiens ignorent. J’ai vraiment hâte à mercredi, les Indiens sont très patriotes alors cela risque d’être mémorable.

Bisous à tous !

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Baroudage

Aujourd’hui, j’ai pu tenter l’expérience du train dans Mumbai. Le but était de rejoindre mon lycée situé au sud de la ville, afin de m’inscrire. Bien heureusement, je n’étais pas seule, mon frère d’accueil et Charlotte (une exchange student de Berlin) mon suivi.

Mumbai est une ville particulière. A l’origine, elle était composée de 7 îles qui ont été ensuite connecté. Le coeur de la ville se situe tout au sud du détachement que forme Mumbai. On peut y accéder par voiture mais cela reste très compliqué. C’est pourquoi le train est extrêmement important ici. La ligne ferroviaire coupe verticalement Mumbai en deux. On parle donc d’Ouest ou d’Est pour chaque côté. Par exemple, j’habite à Borivli West, tout au nord, et à gauche de la ligne ferroviaire. Il existe aussi un Borivli East. A la descente de la gare, il vaut mieux ne pas se tromper de côté, il est alors difficile de passer d’un côté à l’autre.

Nous avons donc pris le rickshaw (ces petites automobiles noires et jaunes qui se faufilent partout et klaxonnent en permanence) pour rejoindre la gare. Elle regroupe toute l’Inde, c’est pourquoi on se prend pas mal de choses dans la figure. Ce qu’on peut voir dans certains films est particulièrement vrai. Des enfants qui font la manche en bande, pour ensuite reverser leur argent collectée à un adulte qui leur indique de potentiels clients, des personnes agées aux membres amputés, tout cela existe bel et bien. Jusqu’ici, je pense que j’ai été un peu préservée.

Il existe deux types de compartiment. Celui pour les hommes, et un autre pour les femmes. On m’a strictement déconseillé de rentrer dans celui des hommes, même si je suis en groupe et qu’il n’y a plus de place chez les femmes. Car selon les arrêts, le wagon est BONDE ! Rien à voir avec la France. Ici, s’il n’y a plus de place, il y en a encore. On pousse, on pousse, le but est d’avoir au moins un tiers du corps à l’intérieur du wagon. Je dirais que cela me fait un peu penser à des animaux. Des gens qui vous sourient sur le quai, vous indiquent le chemin, vous marchent dessus sans scrupules, pour un peu qu’ils soient dans le train. Cela fait bizarre la première fois. Sans compter que le train vous montre l’envers du décor de Mumbai. La ligne passe par certains bidonvilles, et quand on pense avoir vu le pire, on aperçoit des courants d’eau noyés par les déchets, des enfants en train de boire cette même eau et des habitations pittoresques. Ce qu’on remarquera cependant, c’est la présence sur tous les toits, même les plus frêles, de paraboles pour la télévision.

Je n’ai pas pu prendre beaucoup de photos, sauf quand il y avait moins de monde. Je vous laisse les voir.

Sachez cependant que je n’ai pas pu aller en cours finalement, il fallait une signature d’un responsable. Donc trois heures de transport pour rien, on recommence demain !

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Aujourd’hui, raksha bandhan !

Bonjour à tous !

Pour mon troisième jour en Inde, j’ai eu la chance de participer au raksha bandhan, une fête qui célèbre l’amour que porte une sœur à son frere. Lors de cette cérémonie qui se déroule en famille, avec les grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines, j’ai rejoint ma première famille d’accueil. J’ai donc rencontré un monde fou, et malgré mes efforts, je n’arrive pas à retenir tous les noms qui me sont complètement étrangers. Voici donc comment se déroule ce fameux raksha bandhan :

En premier, nous avons enlevé les tables du salon pour pouvoir dérouler des tapis sur lesquels nous nous sommes assis. La soeur se met face à son frère (ou cousin) et lui applique sur le front un point rouge et y colle quelques grains de riz. Elle choisit ensuite un Rakhi (bracelet) qu’elle lui noue autour du poignet droit. Ils échangent des friandises, puis la soeur jette du riz au-dessus de la tête de son frère. Selon la tradition, il lui offre alors un présent. Ici, il était question de billets de roupies.

J’ai pu participer et j’ai pris quelques photos, mais malheureusement mon appareil s’est vite déchargé (les prises électriques étant différentes, j’ai quelques soucis avec la technologie) (eh Seb’ ! ton adaptateur ne marche pas du tout !). J’essayerai de demander à ma famille de me passer un échantillon du nombre astronomique de photo qu’ils ont pris pour les poster.

Pour le moment, je suis retournée chez mon YEO. Je n’irai chez ma famille que lundi. Avec eux, la communication est meilleure, ils parlent avec moins d’accent, et les conditions sont moins spartiates. NORMALEMENT (puisque ici rien n’est sûr, chacun a des informations différentes) je commence l’école la semaine prochaine. Ma maison étant dans le nord de Mumbai, et mon lycée dans le sud, je prendrai le train. Il faudra compter environ une heure pour tout descendre. C’est beaucoup mais selon ma famille, quand on a survécu au train Indien, on est le roi du monde !

Voilà, j’oublie surement beaucoup de choses, je vous laisse avec mes misérables photos !

Bisous à tous !

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PS : non, pas de coupure de courant dans le coin !

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