Navratri

Bonjour à tous ! Mardi a commencé un nouveau festival appelé Navratri (en sanskrit, le latin de l’Asie, neuf nuits) en l’honneur de la déesse mère. Celle-ci se présente sous neuf différentes formes, qui ont chacune un jour dédié. Les célébrations varient d’un coin à l’autre de l’Inde, mais par ici, le soir venu, les femmes se rassemblent pour danser une danse traditionnelle du Gujarat, la danse Garba. Normalement, pour chaque soir correspond une couleur de vêtement. Mardi : rouge, mercredi : bleu, jeudi : jaune etc…

Cela se déroule en cercle, suivant le rythme de la musique sont associés différents pas de danse qui n’ont rien de très simple. Les pas en eux-mêmes pourraient n’être pas trop compliqués s’il suffisait de les faire sur place, sans avancer en rythme, en cercle et en associant les mouvements de bras. J’ai tenté ma chance mardi soir, et des filles sont venues m’apprendre d’autres steps mais elles n’ont pas saisi mon véritable niveau. Tu vas en avant, tu tournes, en arrière, le bras comme-ci, le pied comme-ça et tu avances de trois pas. Simple n’est-ce pas ?

Evidemment, cela leur est facile d’apprendre un nouveau pas en deux minutes. Mais pour moi qui n’ai jamais vu ça avant, qui n’ai jamais dansé sur quelque chose auparavant (d’accord, peut-être durant un fest-noz au lycée), cela ressemble à un défi de chaque seconde. Cela surprend pas mal de monde quand je leur dis que pas grand monde en France sait danser, encore moins à leur niveau.

Je vous poste une vidéo prise hier soir. Des amis ont invité pas mal d’exchange students pour danser au le festival organisé dans leur complexe d’immeubles. Si cet endroit vous semble dingue, imaginez que cela n’est rien face à ce dont j’ai assisté mercredi. La foule des Vieilles-Charrues, encore plus excitée qu’un soir de Muse, venue pour danser avec une musique à faire vibrer la cage thoracique, trop fou pour prendre son appareil photo.

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Une Française dans la ville

Bien, maintenant plus de deux mois et en pleine forme. Vous vous demandez si je me suis faite à ce nouveau pays ?  Eh bien, je prends de plus en plus mes marques, pour vous dire :

  1. mon cerveau a développé, non pas un, mais plusieurs sixièmes sens. Lorsqu’il s’agit de traverser une rue, un simple coup d’œil me permet d’analyser la circulation. Qu’importe si cette vache surgit de nulle part me barre la route, je me suis déjà glissée sur le côté, entre la pointe de ses cornes et le bus d’école jaune. Plus besoin de s’arrêter tous les dix centimètres, même là où les Indiens ne traversent pas d’une traite, j’ose !
  2. les enfants de la gare qui avaient pour habitude de venir quémander des roupies, imprimer leurs mains noires sur nos T-shirt ou pire, de nous pincer sans vouloir nous lâcher (pour le plus grand divertissement de certains Indiens) ne sont maintenant plus une gêne. Ils avaient pour habitude de montrer l’index pour réclamer une roupie, nous leur avons appris différentes choses comme le V de la victoire, E.T téléphone maison, ou le signe des cornes, afin de témoigner leur attachement à la musique rock. Eux nous ont enseigné comment compter jusqu’à cinq en Hindi. Malheureusement lorsque nous leur montrons six, il n’y a que 5 plus 1 qui leur vient à la bouche. Est-ce un mystère pour eux ? A nous de nous débrouiller pour leur apprendre la suite…
  3. si mon premier mois j’ignorais si on me parlait Anglais, Hindi, Marathi ou Gujarati, je suis maintenant capable d’identifier ces langues, comme bien d’autre encore (Danois, Allemand ou Suédois ? ; Espagnol, Italien ou Portugais ?)
  4. plus besoin de faire répéter cinq fois la même chose avant de comprendre une question, trois suffi
  5. bien qu’ayant détesté les heures d’économie qui nous ont été infligées en seconde, les cours des chaussures ou des bijoux en toc n’ont plus de secret. Ayant la peau blanche, c’est sans surprise qu’on me demande des prix exorbitants sur les marchés indiens. Une fois, on m’a demandé 650 roupies (quelque chose comme 9.42 euros) pour une paire de chaussures, je n’ai accepté de les prendre que pour 200 rs (2.90 euros). Je suis sûre que le vendeur se faisait encore beaucoup de marge.
  6. Signe qui trahit absolument tout, mon MP3 se remplit de musique Bollywoodienne…
  7. Certains Indiens de notre âge  (natifs de Mumbai) nous ont confessés ne pas oser prendre le train pour se déplacer. Le nombre de trains différents, le nombre de plateformes et le monde fou qu’il peut avoir leur font peur. Incroyable lorsque nous, exchange students lâchés dans un environnement complètement différent pas seulement par la langue, l’utilisons tous les jours sans faire de manière pour traverser de long en large Mumbai.

Mais pas encore de quoi faire la maligne.
Malgré une préparation mentale acharnée, je suis toujours incapable de ne pas ressembler à une gamine de cinq ans lorsque je vois un éléphant. Nous partons dans une dizaine de jours en Bustrip dans le sud de l’Inde, une région célèbre entre autres pour ses pachydermes. C’est un peu Noël avant l’heure… 🙂
Plus sérieusement, deux amies sont tombées hier d’un train en marche. Après un bref passage à l’hôpital, elles sont de retour chez elles. Je vais ce soir leur rendre visite avec deux autres exchange students. Aux dernières nouvelles, Giovanna aurait eu besoin de points de suture au visage.
En Inde, comme partout dans le monde, il y a des risques pour tout. C’est juste qu’ici tout est décuplé par 10 000. Il faut donc vraiment toujours faire gaffe.

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French powa’ ! En rose, Meggie, et derrière moi, Gabrielle. C’était l’édition de Pune de la semaine dernière, donc pas moyen de l’obtenir à Mumbai. Si quelqu’un passe dans le coin avec des notions d’Hindi…

Fin du Ganesh Festival : see you next year !

Oups ! Désolée d’être partie sans prévenir mais cela s’est décidé en quelques jours. Ce weekend nous sommes allés à Pune, une ville de 4 millions d’habitants à trois heures de Mumbai (avec un bon chauffeur et une bonne circulation). Pune est une ville étudiante, des jeunes viennent de partout en l’Inde (et parfois dans le monde) pour ses universités, mais c’est aussi de là que vient le Ganesh Festival et qu’il est célébré de la plus folle manière qu’il soit dans le Maharashtra.

Vendredi soir nous avons rejoint par groupe de deux des familles qui nous ont hébergés pour la nuit. On aurait dit un de ces voyages en Angleterre organisés par l’école. Le matin (devrais-je dire à l’aube ?!) nous avons essayé les saris qui nous avaient été attribués. Puisque c’est le Rotary de Pune (des hommes qui plus est) qui s’est occupé de nous louer les vêtements, il n’était pas surprenant de trouver dans un sac des déguisements pour enfants. La fille de 10 ans de la famille dans laquelle nous étions avec Meggie avait du mal à fermer le top, c’est pour vous dire ! Finalement le chauffeur est allé chercher de nouveaux saris (toujours trop petits mais avec trois coups de ciseaux, deux bouts de fil et une mère couturière, j’avais enfin la possibilité d’utiliser mes poumons de moitié). Une fois prêtes, nous avons rejoint la procession dans les rues de Pune. Le Rotary Club était situé entre les danseuses et les percussions, c’était vraiment genial. Nous avons complété entre 3 et 4 kilomètres en piétinant, mais il y avait des exchange students de deux autres districts alors c’est plutôt passé vite.

Chacun avait le drapeau de son pays. Le mien était enorme, seuls les Etat-Unis et l’Allemagne pouvaient rivaliser. Nous avons passé plusieurs dizaines de minutes à essayer de l’accrocher sur un bâton à l’aide de chouchous et d’épingles à nourrice. Mais quel plaisir de le voir enfin flotter dans les rues de Pune (bien que Paul ait tenu à faire la comparaison avec les meetings des jeunesses de l’UMP). Nous avons rencontré très furtivement le maire de la ville qui nous a donné des noix de coco. Après quatre heures passées sous un cagnard, nous nous sommes arraché les ongles à les ouvrir pour obtenir l’eau.

Mais pas de Ganesh géant, pas d’immersion en grande pompe dans l’eau, on nous a fait sortir discrètement par le côté droit.

Ainsi nous sommes à Pune, ville où la procession pour conduire l’énorme statue du Dieu dans le fleuve est la plus pharaonique, juste pour serrer la main du maire ? Nous n’avons rien vu de la vraie cérémonie, trop occupé à représenter le Rotary en saris et kurta (blouse pour les hommes).

Bien que beaucoup d’entre nous étions déçus, le fait de se retrouver tous ensemble pour trois jours était vraiment génial.

A la fin des 10 jours de festival, les Indiens remercient le Dieu éléphant et l’invite à revenir l’année prochaine. Il est illusoire d’imaginer assister une fois encore à ce festival de la même manière, but see you next year Ganesh. Ganpati bappa morya !

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Aie, premières photos officielles où j’apparais. Indice, mon sari est bleu roi !

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