Une Française dans la ville

Bien, maintenant plus de deux mois et en pleine forme. Vous vous demandez si je me suis faite à ce nouveau pays ?  Eh bien, je prends de plus en plus mes marques, pour vous dire :

  1. mon cerveau a développé, non pas un, mais plusieurs sixièmes sens. Lorsqu’il s’agit de traverser une rue, un simple coup d’œil me permet d’analyser la circulation. Qu’importe si cette vache surgit de nulle part me barre la route, je me suis déjà glissée sur le côté, entre la pointe de ses cornes et le bus d’école jaune. Plus besoin de s’arrêter tous les dix centimètres, même là où les Indiens ne traversent pas d’une traite, j’ose !
  2. les enfants de la gare qui avaient pour habitude de venir quémander des roupies, imprimer leurs mains noires sur nos T-shirt ou pire, de nous pincer sans vouloir nous lâcher (pour le plus grand divertissement de certains Indiens) ne sont maintenant plus une gêne. Ils avaient pour habitude de montrer l’index pour réclamer une roupie, nous leur avons appris différentes choses comme le V de la victoire, E.T téléphone maison, ou le signe des cornes, afin de témoigner leur attachement à la musique rock. Eux nous ont enseigné comment compter jusqu’à cinq en Hindi. Malheureusement lorsque nous leur montrons six, il n’y a que 5 plus 1 qui leur vient à la bouche. Est-ce un mystère pour eux ? A nous de nous débrouiller pour leur apprendre la suite…
  3. si mon premier mois j’ignorais si on me parlait Anglais, Hindi, Marathi ou Gujarati, je suis maintenant capable d’identifier ces langues, comme bien d’autre encore (Danois, Allemand ou Suédois ? ; Espagnol, Italien ou Portugais ?)
  4. plus besoin de faire répéter cinq fois la même chose avant de comprendre une question, trois suffi
  5. bien qu’ayant détesté les heures d’économie qui nous ont été infligées en seconde, les cours des chaussures ou des bijoux en toc n’ont plus de secret. Ayant la peau blanche, c’est sans surprise qu’on me demande des prix exorbitants sur les marchés indiens. Une fois, on m’a demandé 650 roupies (quelque chose comme 9.42 euros) pour une paire de chaussures, je n’ai accepté de les prendre que pour 200 rs (2.90 euros). Je suis sûre que le vendeur se faisait encore beaucoup de marge.
  6. Signe qui trahit absolument tout, mon MP3 se remplit de musique Bollywoodienne…
  7. Certains Indiens de notre âge  (natifs de Mumbai) nous ont confessés ne pas oser prendre le train pour se déplacer. Le nombre de trains différents, le nombre de plateformes et le monde fou qu’il peut avoir leur font peur. Incroyable lorsque nous, exchange students lâchés dans un environnement complètement différent pas seulement par la langue, l’utilisons tous les jours sans faire de manière pour traverser de long en large Mumbai.

Mais pas encore de quoi faire la maligne.
Malgré une préparation mentale acharnée, je suis toujours incapable de ne pas ressembler à une gamine de cinq ans lorsque je vois un éléphant. Nous partons dans une dizaine de jours en Bustrip dans le sud de l’Inde, une région célèbre entre autres pour ses pachydermes. C’est un peu Noël avant l’heure… 🙂
Plus sérieusement, deux amies sont tombées hier d’un train en marche. Après un bref passage à l’hôpital, elles sont de retour chez elles. Je vais ce soir leur rendre visite avec deux autres exchange students. Aux dernières nouvelles, Giovanna aurait eu besoin de points de suture au visage.
En Inde, comme partout dans le monde, il y a des risques pour tout. C’est juste qu’ici tout est décuplé par 10 000. Il faut donc vraiment toujours faire gaffe.

Important: https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/