FAQ :

Je viens de me dire qu’il était peut-être temps de faire une Foire Aux Questions après tout ce temps, et toutes ces questions auxquelles j’ai oublié de répondre. Alors allons-y:

– Comment font les gauchers pour manger en Inde (humour-humour ma petite Lena Zola)? Eh bien les gauchers font comme les droitiers. C’est fini ces traitements de faveur ! D’abord des ciseaux pour gauchers, ensuite des guitares pour gauchers, et maintenant quoi ?! Manger avec sa main gauche? N’importe quoi.

– Et est-ce qu’ils flatulent les Indiens (ça, ça vous a bien fait réagir…) ? Oui les Indiens rotent ouvertement, et oui ils font de même pour péter. Imaginez maintenant que pour plus de confort, ils se soulèvent s’ils sont assis.

– C’est quoi la première chose que tu fais de retour en France (excellente question au passage)? Une fois rentrée, je déjeune. Un déjeuner français complet, dans la plus pure tradition. Et la douche n’est pas une option. Ensuite, je vais faire les courses, vais acheter des livres et manger en crêperie.

– Est-ce que tu parles Indou? Par Ganesh non. Mais par contre je baragouine en HINDI ! Hindou (avec un H) c’est la religion, l’hindouisme. Et en Inde, on parle d’Indiens, pas non plus d’Indou (Indous/Indoux, rayer la mention inutile). Je ne veux plus voir ou entendre la faute maintenant, promis?

Si vous avez d’autres questions tordues, inutiles ou intéressantes, postez-les en commentaire. Si vous avez trop honte, vous pouvez toujours la poster en anonyme…. 😉

Savoir Vivre et Règles de Politesse : à la maison

Je vous ai fais part la dernière fois du code de conduite à table en Inde, voici le nouvel item de Savoir Vivre et Règles de Politesse, se comporter à la maison.

Cela commence sur le seuil de la porte ou la première chose à faire est bien sûr de se déchausser. Vous pouvez conserver vos chaussettes si votre visite est expresse. Sinon, ôté-les. Ensuite, si vous êtes là pour plusieurs heures, voire plusieurs jours, allez s’il vous plaît vous laver les mains d’emblée. Vous pouvez même pousser jusqu’à vous rincer les pieds s’il y a un robinet mural dans les toilettes que l’on vous a assigné.

On va vous prier de vous assoir. Ne perdez pas trois heures à chercher du regard où, à côté de qui, à se demander si on peut s’assoir près de machin parce qu’il n’a pas l’air de vouloir pousser ses jambes pour vous laisser passer. Si vous voyez un espace libre, prenez-le ! Rien ne s’obtient en délicatesse en Inde.

Quelqu’un vous apportera un rafraichissement. D’abord de l’eau (cela ne sera jamais de l’alcool, très peu d’adultes en boivent)

Là, lorsque le verre vous est servi, vous avez un millième de seconde pour juger si l’eau est filtrée, et refuser sinon. Votre réactivité devra être sans failles. Etre en ville ne garantie en rien que vos hôtes utilisent de l’eau seine.  Combien de fois je me suis rendu compte que j’étais en train de boire ce qui allait m’empêcher de sortir la semaine…. Mais rassurez-vous, l’expérience vient en pratiquant !

On vous apportera surement aussi diverses boissons à la noix de coco, au lait, surement aussi des fruits… L’accueil dépend des moyens de la maison, de la générosité des accueillants et/ou même de vous, l’invité. Ne refusez rien, encore une fois.

Une coutume de l’Ouest qui ne s’applique pas ici : venir avec les mains pleines. Ne stressez pas si vous n’avez pas de cadeau, et surtout ne vous en excusez pas, ils ne comprendraient pas.

Vous vous trouvez dans une situation où vous devez assurer, voici quelques infos :

– si vous êtes sûr que vous hôtes sont originaires du Gujarat, (ne vous trompez pas par pité, cela serait irrécupérable), vous pouvez lancer un Jai Shree Krishna en entrant. Quelque chose qui se traduit par : Bonjour, bonsoir, à bientôt, bienvenu… Vous les choquerez dans le bon sens du terme, et vous ferez automatiquement partie de la maison.

– si vous ignorez d’où ils viennent, Namaste les mains jointes fera l’affaire.

Dans le cas de la belle-famille en terre étrangère, du futur beau-fils qui tremble un peu beaucoup (t’as raison mon gars, s’ils ne t’aiment pas, elle ne t’épousera pas) ou du futur exchange student qui devra vivre avec les grands-parents il y a un geste honorifique à faire devant les anciens pour s’attirer leur bénédiction. Vous pouvez vous baisser pour leur toucher les pieds (main droite par les dieux de l’Hiver !) et ramener ensuite la main à votre poitrine. Ils essayeront de vous arrêter mais cela leur fera rudement plaisir.

Un blanc dans la conversation, encore une fois, ce n’est pas trop grave. Ne stressez pas non plus s’ils se mettent à parler entre eux dans un dialecte étranger. Et ne vous sentez pas offensé si vous vous rendez compte que vous êtes le sujet de la conversation (en Hindi, beaucoup de mots utilisés sont anglais. De même pour toutes les autres langues d’Inde. Il se peut aussi qu’ils emploient votre nom ouvertement). Evitez quand même de les imiter, cela créera un fossé, un peu dommage après toutes ces infos pour bien réussir….

Important: https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/

M. Le President, je vous fais une lettre….

Alors, vous le savez peut-être déjà, François Holande est allé en Inde parler avions, missiles avec le Premier Ministre Indien et serrer des mains un peu partout. Le tout en se prononçant sur l’amitié Franco- Indienne, sur le potentiel du Pays-aux-éléphants-à-la-gare et sur sa place dans le futur économique mondial.

Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’avant de repartir, il a fait un arrêt par Mumbai, la capitale économique du pays. Ce que vous savez peut-être encore moins, c’est l’affaire à gros titres qui a surgit peu avant son arrivée.

Le Président est atterri à Mumbai aux alentours de 2.15 pm, et ses bagages sont arrivées par un avion séparé une heure et demie plus tard. Il a d’abord fait une visite express à Lafarge à Powai et est arrivé à Raj Bhavan pour une réception à 3.45 pm.

Cependant, les demandes de sécurité du Président Français avaient beaucoup d’exigences, une étant que les camions de François Hollande arrivent avant lui au Taj Mahal Hotel Palace, son hôtel de résidence. Pour cela, ils voulaient que la cargaison ait la même attention que celle destinée au Président lui-même.  40-50 policiers formant un convoi VIP, avec une voiture à sirène, un chauffeur, suivi par une autre voiture equipée d’un brouilleur, deux véhicules d’escorte, une voiture de réserve et un dernier véhicule de queue.

Ils demandaient aussi que le convoi ait la priorité de passage, ce qui serait revenu à bloquer les rues deux fois, premièrement pour les camions, ensuite pour le Président lui-même.

La police de Mumbai a exprimé son incapacité à garantir l’arrivage plus tôt des baguages, alors que les équipes seraient déjà occupées par les arrangements pour la sécurité du Président, et qu’il leur serait impossible d’interrompre une fois de plus le trafic, juste pour la conduit paisible de deux camions.

{Extrait traduit du Mumbai Mirror}

La pilule a fait mal aux Indiens, chaque journal en parlait en nous dépeignant de différentes manières.

Malgré tout, notre chef d’Etat étant en ville, nous nous sommes donné pour mission d’aller inspecter l’hôtel où il allait résider. Le Taj Mahal Hôtel Palace.

Pour commencer, et première erreur : le pavillon français. A une heure et demie de l’arrivée du président, nos couleurs ne flottent toujours pas.

A l’intérieur, la sécurité promise est minime. Nous nous attendions à une armée d’agents, s’affairant dans tous les sens. Au lieu de quoi, les haut-parleurs diffusent d’un ton tamisé du Chopin, les talons aiguilles claquent dans les couloirs et les Russes jacassent sur les fauteuils Louis XV dans le hall.

Nous sommes allés vérifier à la librairie du Taj si le DVD d’Intouchables était bien en rayon, nous avons confirmé la réception chez Dior de la nouvelle collection et nous avons inspecté la qualité de la mie de pain à la boulangerie de l’hôtel.

A une heure maintenant de l’arrivée du président, l’affaire n’est plus entre nos mains. Il nous a fallu prendre le chemin du retour, affronter le grand rush de 7h à Churchgate station, et marcher assez vite à la maison pour pouvoir avoir le temps de feuilleter les journaux avant le diner. Une vie d’expatriée française normale quoi.

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Savoir-vivre et règles de politesse : le repas

“Tiens-toi droit, mets pas les coudes sur la table, fermes la bouge quand tu manges”

C’est pénible ça, hein ! C’est pénible de le répéter et c’est pénible de l’entendre.

Cela fait partie des règles de base, du code universel du repas.

Universel dis-je ? Non, peut-être pas.

L’Asie ne fait rien comme les autres.

Imaginez qu’au Japon, planter une tomate cerise avec sa baguette pour la manger plus facilement est une insulte aux ancêtres.

Imaginez qu’en inde, utiliser sa main gauche pour manger, c’est défendu.

Utiliser des couverts ? Pour quoi faire !

Pour cet item majeur de « savoir-vivre et règles de politesse », le repas, faisons une simulation. Cas numéro 1, votre belle-famille est indienne, vous êtes invité à un repas et ils n’ont pas l’air de rigoler. Cas numéro 2, vous êtes étudiant d’échange, vous tenez à marquer des points dès le premier jour et montrer que vous connaissez le terrain. Cas numéro 3, vous travaillez avec l’Inde, vous voulez ce fichu contrat et rentrer le plus tôt possible en France.

N.1 et n.3, écoutez-moi. Attentivement.

Ensemble, nous y arriverons.

Le lavage de mains avant de manger est une option. Il fait toujours plus distingué, même pour un repas avec couverts, de montrer qu’on se soucie de son hygiène. Demandez les Washroom.

Lorsque vient le moment de prendre place, attendez qu’on vous indique de vous assoir. Pas que les Indiens suivent cette règle de politesse qui n’existe pas pour eux, mais cela laisse le temps aux ainés de choisir leur place, et cela peut vous éviter un affrontement.

Vous êtes assis ? Calez-vous bien, parce que j’ai même pas commencé.

Rassurez-vous cependant, cela ne durera pas longtemps. Un repas Indien sert à manger, pas à discuter. Donc pas de longs et interminables diners de 3 à 4 heures ; en 20 minutes c’est balancé. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas non plus vous creuser la tête pour combler un blanc. Mais si vous pouvez glisser de temps à autre quelques formules telles que : Hum, very good, very tasty. This is incredible ! vous marquerez à coup sûr des points. La cuisine est la fierté des Indiens.

Si ce n’est pas bon, feignez d’être malade. Le coup de l’eau douteuse à l’aéroport est pas mal. Mais toujours, ce n’est pas l’idéal pour commencer une relation.

Si c’est trop épicé, demandez du sucre pour pouvoir « continuer à apprécier ce mets divin » malgré votre « palais handicapé d’Européen ».

Lorsque l’on va vous servir et resservir, ne pensez surtout pas à refuser par politesse. Ne refusez JAMAIS quoi que ce soit en Inde par politesse, c’est une règle d’une stupidité monstre aux yeux des Indiens, puisque impossible à comprendre. Refuser tout court est perçu comme de la froideur. En fait, si vous pouvez redemander de quelque chose, ça c’est une marque d’attention que les Indiens recevront avec grande joie !

Maintenant, lorsque vient le moment où vous faites face à du riz, de la soupe, diverses galettes et étranges substances, ne cherchez pas des yeux des couverts. Vous aurez surement une cuillère (j’espère pour vous) mais pas plus. Si vous vous sentez trop inconfortables, vous pouvez demander une fourchette peut-être, mais ce genre de chose est en édition limitée dans les maisons indiennes et vous pourriez les embarrasser.

Vous n’êtes en aucun cas supposé utiliser la main gauche, même si cela semble compliqué avec une seule main. En principe, les repas sont quand même étudiés pour.

Si vous voulez boire de l’eau, il vous faudra prendre le verre avec la main gauche. La main droite ne touche rien d’autre que la nourriture.
Si vous voulez prendre une cuillère, et si elle est sur la table (parce que l’on ne se lève pas en principe), vous devez la prendre avec la main gauche et la porter à la main droite.
Si vous voulez vous resservir, sachez que les plats ne sont jamais gardés sur la table mais dans la cuisine. Il vous faut alors demander à la personne debout chargée du service de vous resservir, sans se sentir gêné.

Sachez aussi qu’ils le feront aussi surement spontanément. Et si vous ne dites jamais stop, ils continueront à vous resservir même si les stocks sont épuisés.

Voilà, à la fin du repas on vous proposera surement des graines, des trucs au goût immonde pour l’haleine (vraiment ? parce que ça doit pas être pour le goût). Acceptez, vous n’allez pas mourir.

J’espère que cela vous sera utile, ou à défaut, sera intéressant. En attendant, à la librairie du lycée on me casse les pieds pour que je libère l’ordi. Motif : faute de justification suffisante pour l’usage que j’en fais.

Rien ne m’empêchera d’écrire, encore moins de publier. Le monde, et vous en premier chers lecteurs, avez le droit de savoir, qu’en Inde ils rotent à table !

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Changement de famille

Bonjour à tous ! Alors voilà, le changement de famille a opéré lundi soir. Certains exchange students ont déjà changé plusieurs fois de famille d’accueil, et lorsque je me mets à flipper, ils commencent tous par : « moi, pour mon quatrième changement…. ». J’ai l’air d’une nouvelle recrue, d’une bleusaille ! Et dire que c’était moi qui les écoutais dans leur moment d’incertitude en septembre…. Faire ses bagages n’a pas été simple, il était étrange de se dire que je ne reviendrais pas dans cet appartement, que j’allais maintenant vivre avec des gens que je ne connaissais pas encore, et je n’avais encore aucune idée si j’allais avoir des frères et sœurs d’accueil et, très important pour un étudiant d’échange, un accès quelconque à internet !

Pour la première question, oui j’ai des host siblings. Un frère et une sœur d’accueil. Tous les deux mariés, il n’y a que lui qui vit à la maison avec sa femme (je n’ai pas encore retenu le nom…). Cela est typique du mode de vie indien, le garçon, ou l’ainé des garçons reste à la maison avec les parents pour prendre soin d’eux plus tard. Ma belle-sœur d’accueil est professeur de français et connaît bien mon pays a priori. Je ne l’ai pas encore rencontrée, elle est en déplacement et devrait rentrer dans deux-trois jours. Ma host sister ne vit plus à la maison mais passe régulièrement à ce que j’ai compris, pour que ses parents passent du temps avec leur petite fille de quatre ans.

Cela change beaucoup de ma précédente famille d’accueil où il y avait les grands-parents, les parents, la tante, les deux cousins et ma sœur sous le même toit. Les jeunes, tous assez proches en âge de moi, me manquent beaucoup, tout comme ma grand-mère. Elle n’est plus là pour me demander en permanence de m’assoir, si j’ai faim ou si je veux encore de si ou de ça. Plus de discutions interminable avec ma sœur d’accueil le soir, plus de frère d’accueil qui ne peut pas rester cinq minutes sans faire de bruit, plus la même cuisine, bref ! C’est différent.

Pour ce qui est d’internet, eh bien, il va falloir apprendre à faire sans. L’avenir de ce blog ne devrait pas être menacé, mais il me faut maintenant aller à la librairie de mon lycée indien pour poster quoi que ce soit. Après quatre mois d’absence, j’ai redécouvert les lieux. Je ne peux pas poster de photo ou de vidéo ici, quelque chose doit empêcher l’ordi de détecter les clés USB et appareil photo. Et je n’ai pas vraiment le temps de modifier cela. De toute façon il y a une surveillante qui rode dans mon dos en criant « no personal research » lorsque je veux aller sur la page de mes mails. Chacun de mes clics sont espacé de cinq minutes pour lire mes messages en toute discrétion.

Facebook est bloqué, donc Lena j’espère que tu verras cet article avant ce soir. Skype, c’est mort. Voilà. Si j’avais su, j’aurais poussé mon host brother lorsqu’il était sur l’ordi lors d’un de nos rendez-vous ou j’aurais séché un cours de danse. Je sais pas trop comment je vais continuer à communiquer, même dans un cybercafé on ne peut pas skyper. Je vais essayer dans tous les cas de continuer à fournir autant d’article qu’avant. J’avais une vidéo de notre prestation bollywoodienne de dimanche mais je ne vois pas comment la poster pour le moment.

Si maman tu peux dire à Herve Riaux que le rapport trimestriel est sur mon disque dur presque terminé mais que je ne pourrai pas l’envoyer avant un temps…

Bénissez ce pays où internet, les ordinateurs, le wifi sont présents dans quasiment chacun des foyers. Je ne veux plus jamais vous entendre dire que la France ça craint. Promis ?

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