Street Food

Puisque je l’avais promis depuis un temps, et puisque mes statistiques font des boums lorsque je parle nourriture, je crois qu’il est temps de parler STREET FOOD !

Ces stands de nourriture éparpillés un peu partout dans les rues de Mumbai sont vraiment propres à cette ville. Vous en trouverez moins dans le Nord, et presque pas dans le Sud du pays. Les recettes diffèrent aussi dans un Etat à un autre, et chaque marchand (=wala) a de toute façon sa propre façon de faire qui peut facilement lui créer une réputation et une clientèle importante.

Voici pour commencer une présentation des incontournables de Mumbai :

SAM_2203-Vada Pav (prononcer Wada Pao) : Vada représente la boule frite de pommes de terre, oignons et feuilles de coriandre. Pav descend de Pao, pain en Portugais. Il est accompagné d’une sauce chutney de coriandre, et d’un sweet chutney fait à partir de dattes. Certains Wala rajoutent un piment vert et/ou du paprika. Le prix oscille entre 10 et 12 roupies (soit 14 et 17 centimes). Un bon Vada Pav comme on en trouve en face de la Cour de Justice représente environ 240 calories, comme quoi un bon repas peut être fait pour pas grand-chose !

samosa pav-Samossa Pav : variante du Vada Pav, la différence est que l’élément dans le pain est un samossa. Rien à voir avec ceux de la cuisine vietnamienne, le samossa indien est un triangle de pâte « à tarte » fourré de pois, lentilles, oignons, pommes de terre et toujours, de feuilles de coriandre. Le prix et l’accompagnement sont les mêmes que pour le Vada Pav, mais le Samossa Pav est plus bourratif.

pani puri-Pani Puri : une petite merveille ! Pani signifie « eau » en Hindi. Puri est le nom donné à la petite boule creuse. Vous trouverez différents Puri de tailles et de texture dans la cuisine indienne. Ici, la coque du Puri est friable pour pouvoir être percée et remplie d’une garnison de pois, pommes de terre et feuilles de coriandre. Une fois le Puri composé, il faut le tremper dans une eau épicée, contenant de la menthe, du tamarin, du paprika, du poivre noir et du sel. Il faut le faire rentrer dans la bouche et le manger d’une seule fois, ce qui peut être très élégant lorsque l’on n’a pas encore d’expérience, et de l’eau partout sur le menton ! Le prix d’une assiette de 6 Puri varie entre 15 et 30 roupies (21 ou 43 centimes).  Il existe aussi d’autres variantes au Pani Puri, comme entre autres le Dahi Puri, même chose mais avec du yaourt en plus.

042-Kulfi : Seuls les dieux savent ce qu’il y a dans le Kulfi, cette glace propre à l’Inde. Un peu plus solide et crémeux que la glace de l’Ouest et de fabrication artisanale, il faut faire attention où vous l’achetez. Celui sur la photo m’a rendu malade… Vous trouverez le Kulfi-wala prêt des écoles, mais la plupart des restaurants proposent cette glace incontournable. Qu’il vous faudra d’ailleurs absolument tester si vous êtes dans le coin, à défaut de quoi vous ne saurez rien de l’Inde.

SAM_1824-Chai : le plus important de tous, celui qui a rendu accro plus d’un exchange student : le thé indien. Chai le matin, chai avant de manger, chai après manger, chai dans l’après-midi, ce thé est une drogue et une habitude, mais bien différent du thé traditionnel anglais. S’ils boivent du foin dans de l’eau chaude, en Inde nous faisons ça mieux.

Jetés dans un fond d’eau, un mélange d’épices, propres à chaque maison ou wala, est ébouillanté. Après ébullition, le lait froid est ajouté (tout est dosé à la vue) et le tout doit encore bouillir. Selon le cuisinier, il est possible de rajouter à cette étape des feuilles de menthe ou du gingembre (mon préféré). Le liquide prend une teinte brune et va bientôt déborder, il est temps d’éteindre, de filtrer à la passoire, de servir bouillant et de se bruler la langue.

La tasse coute entre 5 et 10 roupies (7 ou 14 centimes) selon la taille du gobelet, et rythme le quotidien de chaque Indien. On peut voir partout des jeunes garçons courir entre les chai-wala et les bureaux pour y servir le thé.

Si vous vous trouvez en pleine négociation avec un marchand, il est possible que celui-ci vous propose le chai lorsqu’il apprécie la transaction. Ne refusez pas et continuez à tirer le prix encore plus bas !

La Street Food a une grande importance à Mumbai, elle fait de vous un homme libre. Si vous avez une petite faim, n’ importe où dans la ville, pas besoin de se battre pour un Kinder Bueno. A moins de vingt mètres de vous se situe forcément quelqu’un qui vendra de la nourriture pour une somme modique. Mais la Street Food prend vraiment son envol la nuit tombée. Après le travail, les amis, les familles ou les gens seuls descendent dans les rues pour manger. Il faut alors attendre son tour ou jouer des coudes pour être servi. C’est vraiment le soir que les rues s’animent pleinement. Les marchands déballent leur marchandise sur les trottoirs, une masse humaine sort de la gare l’estomac vide et les lumières permettent presque d’y voir comme en plein jour.

C’est une expérience pleine de vie que j’aime énormément. Quoi de mieux pour rendre heureux qu’une assiette de Pani Puri bien épicée, entre amis, suivie d’un chai, parmi les rickshaws, les marchands et les gens qui vous bousculent.

Vidéo prise à New-Delhi…

important : https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/

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Savoir-vivre et règles de politesse : le repas

“Tiens-toi droit, mets pas les coudes sur la table, fermes la bouge quand tu manges”

C’est pénible ça, hein ! C’est pénible de le répéter et c’est pénible de l’entendre.

Cela fait partie des règles de base, du code universel du repas.

Universel dis-je ? Non, peut-être pas.

L’Asie ne fait rien comme les autres.

Imaginez qu’au Japon, planter une tomate cerise avec sa baguette pour la manger plus facilement est une insulte aux ancêtres.

Imaginez qu’en inde, utiliser sa main gauche pour manger, c’est défendu.

Utiliser des couverts ? Pour quoi faire !

Pour cet item majeur de « savoir-vivre et règles de politesse », le repas, faisons une simulation. Cas numéro 1, votre belle-famille est indienne, vous êtes invité à un repas et ils n’ont pas l’air de rigoler. Cas numéro 2, vous êtes étudiant d’échange, vous tenez à marquer des points dès le premier jour et montrer que vous connaissez le terrain. Cas numéro 3, vous travaillez avec l’Inde, vous voulez ce fichu contrat et rentrer le plus tôt possible en France.

N.1 et n.3, écoutez-moi. Attentivement.

Ensemble, nous y arriverons.

Le lavage de mains avant de manger est une option. Il fait toujours plus distingué, même pour un repas avec couverts, de montrer qu’on se soucie de son hygiène. Demandez les Washroom.

Lorsque vient le moment de prendre place, attendez qu’on vous indique de vous assoir. Pas que les Indiens suivent cette règle de politesse qui n’existe pas pour eux, mais cela laisse le temps aux ainés de choisir leur place, et cela peut vous éviter un affrontement.

Vous êtes assis ? Calez-vous bien, parce que j’ai même pas commencé.

Rassurez-vous cependant, cela ne durera pas longtemps. Un repas Indien sert à manger, pas à discuter. Donc pas de longs et interminables diners de 3 à 4 heures ; en 20 minutes c’est balancé. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas non plus vous creuser la tête pour combler un blanc. Mais si vous pouvez glisser de temps à autre quelques formules telles que : Hum, very good, very tasty. This is incredible ! vous marquerez à coup sûr des points. La cuisine est la fierté des Indiens.

Si ce n’est pas bon, feignez d’être malade. Le coup de l’eau douteuse à l’aéroport est pas mal. Mais toujours, ce n’est pas l’idéal pour commencer une relation.

Si c’est trop épicé, demandez du sucre pour pouvoir « continuer à apprécier ce mets divin » malgré votre « palais handicapé d’Européen ».

Lorsque l’on va vous servir et resservir, ne pensez surtout pas à refuser par politesse. Ne refusez JAMAIS quoi que ce soit en Inde par politesse, c’est une règle d’une stupidité monstre aux yeux des Indiens, puisque impossible à comprendre. Refuser tout court est perçu comme de la froideur. En fait, si vous pouvez redemander de quelque chose, ça c’est une marque d’attention que les Indiens recevront avec grande joie !

Maintenant, lorsque vient le moment où vous faites face à du riz, de la soupe, diverses galettes et étranges substances, ne cherchez pas des yeux des couverts. Vous aurez surement une cuillère (j’espère pour vous) mais pas plus. Si vous vous sentez trop inconfortables, vous pouvez demander une fourchette peut-être, mais ce genre de chose est en édition limitée dans les maisons indiennes et vous pourriez les embarrasser.

Vous n’êtes en aucun cas supposé utiliser la main gauche, même si cela semble compliqué avec une seule main. En principe, les repas sont quand même étudiés pour.

Si vous voulez boire de l’eau, il vous faudra prendre le verre avec la main gauche. La main droite ne touche rien d’autre que la nourriture.
Si vous voulez prendre une cuillère, et si elle est sur la table (parce que l’on ne se lève pas en principe), vous devez la prendre avec la main gauche et la porter à la main droite.
Si vous voulez vous resservir, sachez que les plats ne sont jamais gardés sur la table mais dans la cuisine. Il vous faut alors demander à la personne debout chargée du service de vous resservir, sans se sentir gêné.

Sachez aussi qu’ils le feront aussi surement spontanément. Et si vous ne dites jamais stop, ils continueront à vous resservir même si les stocks sont épuisés.

Voilà, à la fin du repas on vous proposera surement des graines, des trucs au goût immonde pour l’haleine (vraiment ? parce que ça doit pas être pour le goût). Acceptez, vous n’allez pas mourir.

J’espère que cela vous sera utile, ou à défaut, sera intéressant. En attendant, à la librairie du lycée on me casse les pieds pour que je libère l’ordi. Motif : faute de justification suffisante pour l’usage que j’en fais.

Rien ne m’empêchera d’écrire, encore moins de publier. Le monde, et vous en premier chers lecteurs, avez le droit de savoir, qu’en Inde ils rotent à table !

Important: https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/

Introduction à la cuisine Indienne ; Veg or non-Veg : choisissez votre camps !

Voilà donc, mon premier pas sur le chemin de l’article sur la nourriture indienne (j’ai une pression monstre dessus, beaucoup l’attendent avec impatience). J’aurais pu commencer par expliquer les principaux composants, les différents blocs dans un repas, mais en premier, la vraie chose à savoir c’est qu’en Inde, 40% de la population est végétarienne.

Suivant les textes Hindous, les dieux ne consomment ni de viande, ni de poisson, ni d’œuf. Il en va donc de même pour les croyants. Absorber de la nourriture dite « morte » serait très mauvais pour l’organisme, tout comme l’esprit. De plus, cela va à l’encontre de la loi de la non-violence.

Il existe différentes classes de végétariens avec des degrés de sévérités. Tout comme il y a dans les non-végétariens des gens qui ne mangent pas de viande, mais des œufs.

De plus en plus de familles végétariennes commencent à inclure de la viande dans le régime de leurs enfants, juste pour l’apport de protéines (et donc la croissance).

Le régime végétarien est très bien ancré dans la société. Tout est très bien organisé dans les magasins, les restaurants, chaque produit est étiqueté : carré vert rond vert -> végétarien. Carré rouge rond rouge -> non-végétarien.

En fait, dans la langue de tous les jours, on parle de Veg/Non-Veg.

Cela fait maintenant partie des petites modifications permanentes que l’Inde nous inflige. Je pourrai parler du syndrome de déformation d’échange. Outre « was it a love or arranged marriage in your host family ? » et “How is the station where you live, clean, nice, not too crowded, close to your place?”, dans les questions les plus utilisées par un exchange student en Inde il y a aussi : “Is that Veg?”, “Is your family Veg or Non-Veg?”

Oui, toutes ces questions sont très importantes, croyez-moi !

Si en France ce sont les végétariens qui souffrent d’une certaine discrimination sur les cartes de restaurants, en Inde, les Non-Veg pouvent prendre cher.

Pas mal d’établissements se la jouent « Pure Veg ».

De toute façon, même si vous avez une petite envie carnivore, si vous imaginez soudainement une pièce de bœuf saignante de cinq centimètres d’épaisseur, avec une Tartiflette, oubliez, maintenant !

Parce que du bœuf au pays des vaches sacrées, ça n’existe pas. Et parce que pour votre Tartiflette, il va vous falloir du fromage. Or le fromage (nommé fromage selon les critères français, je parle évidemment de quelque chose d’autre que le fromage transgénique  de la vache kiri) n’est pas végétarien aux yeux des Indiens.

Une question de protéines dans le lait….

Alors que reste-t-il à manger dans ce cas me diriez-vous ?

Heureusement, la cuisine indienne est très diversifiée. Les épices très nombreuses, les légumes très différents de l’Europe, et les pains tous différents les uns des autres font qu’il est difficile de mémoriser le nom d’un plat puisqu’on ne mange pas deux fois la même chose !

Mais cela est pour plus tard.

Ce nouveau régime Veg (sans viande ni poisson, sans œuf ni fromage) a des conséquences sur chacun. Il révèle, comment dire, la véritable nature ancrée en nous.

Si les premières semaines des filles s’extasiaient devant un troupeau de vaches naines traversant la route, cela n’a pas duré bien longtemps. Les : Ooooh, trop mignon ! Son devenu : Ca, avec de la sauce barbecue, dans mon assiette !

Les garçons se battent contre les faits, certains refusent d’avoir perdu jusqu’à 14 kilos de muscles et enchainent les heures sur le vélo.

Si certains vont systématiquement dans la partie non-Veg d’un menu dans un restaurant, d’autres ont été « végétatisés » et regardent d’abord les plats avec un carré vert rond vert. Il y a deux groupes, les Carnivores Forever ! Et les J’ai-du-mal-à-assumer-mais-je-vais-manger-vert.

Il faut développer des excuses : On sait pas trop d’où vient la viande… j’ai pris ça la dernière fois c’était dégueulasse… il paraît qu’il utilise du pigeon à la place du poulet… j’ai pas très faim aujourd’hui je vais prendre une salade…

Si je le sais si bien, c’est parce que je fais partie de ce groupe, de ceux qui peuvent encore manger des dragibus à la graisse porcine, mais qui choisissent de manger Veg même chez KFC.

Voilà maman, tu le sais, j’ai du mal avec la viande, paf ! C’est dit !

Il est possible que ça revienne, mais pour le moment j’apprécie ce pays où les végétariens sont rois !

Important: https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/