Oups, un compteur à quatre chiffres..

Oulala, les chiffres défilent très très vite. Déjà plus de 1020 visites !

Tout d’abord, je voudrais m’excuser pour ces fautes d’orthographe absolument lamentables. C’est odieux, je sais, mais la nature ne m’a pas dotée d’un dictionnaire (bien que j’aie eu de très bons professeurs de Français). La langue de Molière m’échappe chaque jour. J’entends du Gujarthi à la maison, de l’Hindi, du Marathi dans les rues, je parle Anglais (et aussi Espagnol avec les exchange student pour être sûr de ne pas se faire comprendre) alors tout est un peu confus le matin au réveil.

Je ne regrette absolument pas mon choix de venir vivre un an en Inde, c’est un pays complètement dingue. Si parfois j’en ai marre de l’insistance des Indiens à vous poser quinze mille fois la même question sans tenir compte de la réponse, voir un éléphant près de la gare de Borivli est quelque chose de complètement incroyable qui fait oublier tous les problèmes d’adaptation.

L’Inde est juste un pays complètement dépaysant, et il aurait été une erreur de choisir le Canada ou même le Mexique pour mon cas. J’apprends tellement ici, je fais des trucs qui m’auraient terrifié en France, mais qui sont une question de survie ici.

Le temps passe à une vitesse vraiment dingue, bientôt deux mois sans crêpe. Le sevrage est difficile mais je tiens bon ! Courage pour le bac, amis lycéens !

Ganesh festival : 10 jours de folie !

Mercredi, le 19 septembre a débuté le festival en l’honneur du Dieu à tête d’éléphant : Ganesh. Si c’était le mois dernier entier qui était dédié à Krishna le Dieu bleu, là nous sommes partis pour dix jours. Ce festival remonte à l’occupation anglaise, il y a plus d’un siècle. Un protestataire eut l’idée de cette cérémonie afin de reunir les Indiens tous ensemble. Aujourd’hui, les raisons ne sont plus les mêmes mais leur entrain à célébrer est intact !

Pour commencer, voici l’histoire de ce Dieu peu commun mais assez connu dans le monde entier.

A l’origine sont trois Dieux : Brahma, Vishnu et Shiva. Le premier crée le monde, le second donne la vie, le dernier la détruit. A la fin de la vie d’un homme, c’est Shiva qui l’entraine dans son royaume. Shiva peut aussi punir quelqu’un pour ses actes. Il est représenté comme étant très fort, un serpent autour du cou et une lune dans les cheveux. Sa femme est Parvati.

Un jour, durant l’absence de son mari, Parvati crée une idole en miel représentant un jeune garçon qui prend vie. Elle s’absente un moment hors de la maison et demande à son « fils  » de garder la porte, personne ne doit entrer. Or Shiva est de retour et trouve l’enfant qui lui barre le chemin de sa maison. Le garçon ignore qui il est et n’en démore pas ; Shiva ne doit pas passer. Le dieu alors en colère lui tranche la tête. Lorsque Parvati revient, elle trouve le corps de son enfant. En pleure, elle exige de son mari qu’il redonne vie à leur fils. La tête est perdue, mais Shiva part donc à la recherche du premier bébé animal. Ce fut un éléphanteau, Ganesh est né !

Durant ce festival, les familles acquièrent une idole du dieu Ganesh, la décorent, l’exhibent et la gardent un jour et demi, cinq ou dix jours. Elle est ensuite immergée dans l’eau où elle se désintègrera. Mercredi avec mes parents d’acceuils, nous avons faits le tour de maisons rotariennes afin de voir ces idoles. Selon les maisons les décorations sont plus ou moins importantes. Dans certaines, j’ai pu voir des piscines ou des musiciens.

Dans notre complexe, il y a aussi une tente pour une idole géante de Ganesh. Elle est arrivée mercredi en fanfare, couverte d’un drap sur la tête. Pas de restriction pour le bruit, il y avait des tamtams, des grosses caisses, des pétards énormes. A mon réveil, j’ai cru que c’était la guerre. On ne s’entendait plus parler dans l’appartement.
Ce matin il y a eu des chants (avec haut-parleurs, pour être sûr d’être entendu même des gros dormeurs), mais ce n’est pas fini, c’est le soir que les rues de Mumbai sont à leur apogée.

Je reviendrai très probablement poster des photos, bisous à tous !

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La France vue par l’Inde, et vice-versa

Ah… les stéréotypes. Différents d’un continent à l’autre, ce sont pourtant eux qui forgent l’image d’un pays. Ils peuvent être aussi positifs que grotesques ou dépassés. Pour notre cas, nous Francais, je dirais qu’il y a de tout et n’importe quoi.

En Inde, là où nous apprenons l’anglais, les Indiens apprennent la langue de Molière. Ils commencent un peu après nous, mais ils n’ont pas forcément l’apprentissage nécessaire pour tenir un dialogue (juste de quoi se nourrir en France, n’est-ce pas Hasit ?) On leur apprend des phrases toutes faites mais surtout, on leur apprend la culture française. Ainsi donc, chaque français ne se déplace jamais sans sa baguette sous le bras, la marinière et le béret pour les hommes. C’est un ami Indien qui m’a apprit que ceci est la première chose qu’on leur apprend, avant « bonjour » et « merci« . En France, nous sommes tellement polis que nous ne disons pas « de rien« , mais « je vous en prie« . Ils ne connaissent pas « de rien« . J’ai dû démolir plusieurs années de cours en leur apprenant ça. En France, nous buvons du vin comme nous buvons du lait. Il y en aurait même dans les biberons (shame!). J’ai le plaisir de vous annoncer que pour l’Inde et le reste du monde, nous sommes tous des fumeurs. Les gens ne me prennent pas au sérieux quand je refuse une cigarette. Sentiment partagé un peu partout sur le globe, le Francais parle passionément. Même lorsque nous insultons, c’est sur le ton d’une déclaration amoureuse (plus de chances que cela passe bien). En France, nous avons la mode, nous avons les bijoux, les parfums, mais surtout, nous avons Paris. Ville lumière à la reéutation planétaire d’être très cher. Quelle déception je lis sur les visages lorsque j’annonce que non, je ne vis pas à Paris, mais à l’Ouest de la France. Certains se désintéressent complètement de moi, d’autres ne sont pas contents. C’est dingue, parfois j’ai l’impression d’être un escroc, de ne pas réellement être française. C’mon, je peux chanter la Marseillaise la main sur le coeur !

Petite justice penchons-nous maintenant sur le cas de l’Inde, et sur le regard que l’hexagone lui porte. Pour certains, l’Inde c’est les Maharajahs, les charmeurs de serpents et les éléphants. Ne gardez que le dernier, le reste n’est plus vrai depuis quelque temps. Je vis à Mumbai, capitale économique de l’Inde, avec 23 millions d’habitants, plusieurs centaines de milliers de chiens, quelques milliers de vaches, une centaine de chevaux, quelques ânes, singes, chèvres et au moins deux éléphants. Mumbai est un safari géant. Presque tous ces animaux évoluent dans la plus totale liberté et se retrouvent très souvent au milieu des voitures. Un soir dans les bouchons, une vache à bosse est venue coller sa tête à ma vitre. Ce n’est qu’en levant les yeux qu’elle m’a collé une fichue trouille. Il y aurait, ce n’est pour le moment qu’une rumeur d’exchange student, aussi des chameaux. Cela reste à voir…

Quand j’ai annoncé à certaines personnes que je partais en Inde, j’ai eu le droit à : « Ah, tu vas vivre dans les bidonvilles« . Je pense que tout le monde connaissait l’existence des slums avant le fameux film de Danny Boyle. Mais il est vrai qu’il a médiatisé une facette de MUMBAI, et non de l’Inde tout entière. Evidemment, il est dure de nier l’existence de ces taudis. Le plus grand de Mumbai (Dharavi) compte entre 600 000 et 1 million d’habitants. Il est le résultat d’une population rurale qui s’entête à vouloir vivre en ville. Elle se trouve une place dans un slum, l’agrandie et attend que le gouvernement vienne installer l’eau courante et l’électricité. Petit à petit, ces habitations deviennent en dur, mais cela n’est pas assez rapide par rapport à l’affluence de population.

J’ai discuté avec mon responsable de district au sujet de ce film. Pour lui il montre une part non négligeable de Mumbai, mais passe à côté de tout ce qui fait de l’Inde un pays extraordinaire. Je vous poste quelques photos prises dans la campagne environnant Goa. Je me suis retrouvée dans ces paysages qu’on ne voit que sur Arte., tout est absolument magnifique. Malheureusement nous ne sommes pas sortis de l’hôtel. Ce weekend était destiné à des activités entre actuels et anciens exchange student. Les photos furent prises sur le chemin entre l’hôtel et le car. Pas de panique, nous y retournons au mois d’octobre pour vraiment visiter, à l’occasion du Bus Trip dans le Sud de l’Inde. Et j’ai vraiment l’intention de prendre plus de photo que cela.

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Voici une autre facette de l’Inde, loin de la ville et de sa modernité : la campagne. C’est extrêmement différent, pas seulement par les décors, mais aussi par les mentalités de ce que je rencontre à Mumbai. L’Inde est une terre de contrastes ! Il suffit de quelques kilomètres pour voir les paysages changer radicalement. Je pense qu’il est impossible de dire avoir vu l’Inde sans en avoir expérimenté les quatre coins.

L’Inde, c’est aussi un peuple réuni par leur patriotisme, mais aux cultures parfois très différentes. De la langue à la nourriture, en passant par la façon de s’habiller, cela change d’un Etat à l’autre. L’Inde c’est aussi des gens très croyants, qui vivent avec leur religion et n’hésitent pas à l’afficher, si bien qu’on peut parfois la deviner du premier coup d’oeil ! Ce sont aussi des gens très accueilllants. Si vous leur demandez de l’aide, qu’importe s’ils ne peuvent pas vous aider, ils ne vous lâcheront pas sans l’avoir fait et feront marcher leur réseau de connaissances.

Même si j’ai encore du mal avec le système indien, qui consiste à ne pas savoir avec qui l’on sera demain, où et pourquoi (surtout sans portable, ça pousse à la débrouille. Mais c’est ma faute, je l’ai perdu dans un rickshaw en six jours), je me plais en Inde. On commence à rentrer dans une période de festivals, c’est la jungle dans les rues, la famille se réunit et on fête ça à la façon indienne. Ainsi comme nous disons ici, Jai Shri Krishna !

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La place des femmes dans la société indienne (ou quelque chose comment ça..)

C’est en discutant avec ma famille que je me suis rendu compte que c’est quand même assez différent ici. Plus d’un mois au pays de Tata, et pourtant je ne me rends pas tout le temps compte du fossé énorme qui sépare mes deux pays. Si vous voulez vous renseigner sur quelque chose, n’hésitez pas. Il y a tellement de choses sur lesquelles je pourrais écrire, mais que je ne pense pas à faire.

Pour ce sujet-là, j’ai envie de séparer les choses en deux : la religion musulmane, et les autres d’Inde. Pour le premier cas, c’est complètement différent de la France, quasiment rien à voir. Ces femmes musulmanes portent toute un voile noir qui couvre l’intégralité du corps, avec juste une ouverture pour les yeux. Rajoutez des gants à la panoplie et imaginez maintenant comment elles se sentent par 35, voire 40 degrés. Il est possible de voir des jeunes filles, de trois/quatre ans porter le voile, le tout avec des strass, des paillettes. La burka, le voile est un accessoire de mode, et il vous faudra vous accrocher aux tendances qui changent régulièrement !

Vous l’aurez compris, la religion musulmane, comme les autres religions, est libre de s’afficher. La différence avec la France (je présume, je n’ai pas eu l’occasion de parler beaucoup de ça en Gaule) c’est que le voile et la burka sont une question de superstition encore très prise au sérieux. Si une femme ne couvre pas ses cheveux, il est possible qu’un djinn s’éprenne de la jeune femme et lui vole sa beauté.

Je n’ai pas expérimenté personnellement toutes les autres croyances, il y en a tellement en Inde. Bohra, Sikh, Hindou…. Si ma host grand mother n’a pas bénéficié d’une éducation (jugée inutile pour les femmes alors, comme en France globalement), ce n’est vraiment que ma host sister qui travaille. Elle est actuellement architecte d’intérieur. Si les nouvelles générations féminines ont un emploi, ce n’était certainement pas le cas avant. Cantonnées dans leur rôle d’épouse et de femmes au foyer, elles ne sortent que très peu. Les courses sont parfois faites au jour le jour. Et le lait, les vêtements et les journaux sont vendus directement à la porte. La télévisons et le téléphone occupent donc une place très importante dans leur quotidien. Ma host grand mother est incapable de louper un épisode de ses nombreux feuilletons (un sacré numéro). Mais globalement, ma host family est plutôt moderne. Si nous prenons l’exemple de la famille de mon club counselor, devenir ingénieur était immédiat pour leur fille. Elle n’a pas envisagé autre chose.

Les choses bougent beaucoup ici (ou pas du tout selon le domaine) mais globalement, je dirais que c’est un peu bancal et flou. A Mumbai, je peux voir les changements et surtout l’instabilité qui en résulte. La mondialisation est arrivée très vite, trop peut-être, et tout le monde n’arrive pas à suivre. Ma host sister et moi sommes d’accord, les Indiens ne sont pas encore tous prêts. S’ils possèdent des télévisions, des Iphones, de grosses voitures, les mentalités ne sont pas au même niveau. Ce que l’Europe et les Amériques ont mis des siècles à construire, l’Inde a dû le faire en dix ans. Et ce n’est pas toujours positif.

Courage chers amis pour cette nouvelle année qui débute. Que la force soit avec vous !

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