La France vue par l’Inde, et vice-versa

Ah… les stéréotypes. Différents d’un continent à l’autre, ce sont pourtant eux qui forgent l’image d’un pays. Ils peuvent être aussi positifs que grotesques ou dépassés. Pour notre cas, nous Francais, je dirais qu’il y a de tout et n’importe quoi.

En Inde, là où nous apprenons l’anglais, les Indiens apprennent la langue de Molière. Ils commencent un peu après nous, mais ils n’ont pas forcément l’apprentissage nécessaire pour tenir un dialogue (juste de quoi se nourrir en France, n’est-ce pas Hasit ?) On leur apprend des phrases toutes faites mais surtout, on leur apprend la culture française. Ainsi donc, chaque français ne se déplace jamais sans sa baguette sous le bras, la marinière et le béret pour les hommes. C’est un ami Indien qui m’a apprit que ceci est la première chose qu’on leur apprend, avant « bonjour » et « merci« . En France, nous sommes tellement polis que nous ne disons pas « de rien« , mais « je vous en prie« . Ils ne connaissent pas « de rien« . J’ai dû démolir plusieurs années de cours en leur apprenant ça. En France, nous buvons du vin comme nous buvons du lait. Il y en aurait même dans les biberons (shame!). J’ai le plaisir de vous annoncer que pour l’Inde et le reste du monde, nous sommes tous des fumeurs. Les gens ne me prennent pas au sérieux quand je refuse une cigarette. Sentiment partagé un peu partout sur le globe, le Francais parle passionément. Même lorsque nous insultons, c’est sur le ton d’une déclaration amoureuse (plus de chances que cela passe bien). En France, nous avons la mode, nous avons les bijoux, les parfums, mais surtout, nous avons Paris. Ville lumière à la reéutation planétaire d’être très cher. Quelle déception je lis sur les visages lorsque j’annonce que non, je ne vis pas à Paris, mais à l’Ouest de la France. Certains se désintéressent complètement de moi, d’autres ne sont pas contents. C’est dingue, parfois j’ai l’impression d’être un escroc, de ne pas réellement être française. C’mon, je peux chanter la Marseillaise la main sur le coeur !

Petite justice penchons-nous maintenant sur le cas de l’Inde, et sur le regard que l’hexagone lui porte. Pour certains, l’Inde c’est les Maharajahs, les charmeurs de serpents et les éléphants. Ne gardez que le dernier, le reste n’est plus vrai depuis quelque temps. Je vis à Mumbai, capitale économique de l’Inde, avec 23 millions d’habitants, plusieurs centaines de milliers de chiens, quelques milliers de vaches, une centaine de chevaux, quelques ânes, singes, chèvres et au moins deux éléphants. Mumbai est un safari géant. Presque tous ces animaux évoluent dans la plus totale liberté et se retrouvent très souvent au milieu des voitures. Un soir dans les bouchons, une vache à bosse est venue coller sa tête à ma vitre. Ce n’est qu’en levant les yeux qu’elle m’a collé une fichue trouille. Il y aurait, ce n’est pour le moment qu’une rumeur d’exchange student, aussi des chameaux. Cela reste à voir…

Quand j’ai annoncé à certaines personnes que je partais en Inde, j’ai eu le droit à : « Ah, tu vas vivre dans les bidonvilles« . Je pense que tout le monde connaissait l’existence des slums avant le fameux film de Danny Boyle. Mais il est vrai qu’il a médiatisé une facette de MUMBAI, et non de l’Inde tout entière. Evidemment, il est dure de nier l’existence de ces taudis. Le plus grand de Mumbai (Dharavi) compte entre 600 000 et 1 million d’habitants. Il est le résultat d’une population rurale qui s’entête à vouloir vivre en ville. Elle se trouve une place dans un slum, l’agrandie et attend que le gouvernement vienne installer l’eau courante et l’électricité. Petit à petit, ces habitations deviennent en dur, mais cela n’est pas assez rapide par rapport à l’affluence de population.

J’ai discuté avec mon responsable de district au sujet de ce film. Pour lui il montre une part non négligeable de Mumbai, mais passe à côté de tout ce qui fait de l’Inde un pays extraordinaire. Je vous poste quelques photos prises dans la campagne environnant Goa. Je me suis retrouvée dans ces paysages qu’on ne voit que sur Arte., tout est absolument magnifique. Malheureusement nous ne sommes pas sortis de l’hôtel. Ce weekend était destiné à des activités entre actuels et anciens exchange student. Les photos furent prises sur le chemin entre l’hôtel et le car. Pas de panique, nous y retournons au mois d’octobre pour vraiment visiter, à l’occasion du Bus Trip dans le Sud de l’Inde. Et j’ai vraiment l’intention de prendre plus de photo que cela.

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Voici une autre facette de l’Inde, loin de la ville et de sa modernité : la campagne. C’est extrêmement différent, pas seulement par les décors, mais aussi par les mentalités de ce que je rencontre à Mumbai. L’Inde est une terre de contrastes ! Il suffit de quelques kilomètres pour voir les paysages changer radicalement. Je pense qu’il est impossible de dire avoir vu l’Inde sans en avoir expérimenté les quatre coins.

L’Inde, c’est aussi un peuple réuni par leur patriotisme, mais aux cultures parfois très différentes. De la langue à la nourriture, en passant par la façon de s’habiller, cela change d’un Etat à l’autre. L’Inde c’est aussi des gens très croyants, qui vivent avec leur religion et n’hésitent pas à l’afficher, si bien qu’on peut parfois la deviner du premier coup d’oeil ! Ce sont aussi des gens très accueilllants. Si vous leur demandez de l’aide, qu’importe s’ils ne peuvent pas vous aider, ils ne vous lâcheront pas sans l’avoir fait et feront marcher leur réseau de connaissances.

Même si j’ai encore du mal avec le système indien, qui consiste à ne pas savoir avec qui l’on sera demain, où et pourquoi (surtout sans portable, ça pousse à la débrouille. Mais c’est ma faute, je l’ai perdu dans un rickshaw en six jours), je me plais en Inde. On commence à rentrer dans une période de festivals, c’est la jungle dans les rues, la famille se réunit et on fête ça à la façon indienne. Ainsi comme nous disons ici, Jai Shri Krishna !

Important: https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/

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