Qu’un thé pur abreuve nos sillons

Roulement de tambour… tadadadam : SIX MOIS ! Oui, demain cela fera six mois que j’ai quitté le sol français pour de nouveaux horizons. Il y a 185 jours, je laissais derrière moi ma ville, ma maison, mon chat, mes amis, ma maman, ensuite à l’aéroport ma tante, ma cousine, et finalement la langue française, le beurre salé, la politesse, l’odeur du pain et la cuisine de ma mamie. *émotion*

9 heures plus tard, me voilà sur une nouvelle terre, le pays des éléphants, des gens aux noms bizarres, des rues bondées et des mille et une odeurs et couleurs. Bref, j’ai nommé : l’Inde !

Je repense un peu au début de mon échange. Chaque nouveau pas à l’extérieur me semblait monumental et une véritable victoire, alors que finalement je ne faisais pas la moitié de ce que je fais maintenant. Mumbai n’a plus les mêmes limites, en fait, elle n’en a même plus. Rien n’est infaisable et rien n’est jamais trop loin.

1h de train pour se poser dix minutes dans un café Iranien, le temps d’un Bread and butter et d’un thé (dit chai) et repartir pour une demi-heure de transport et autant de marche à pied pour visiter un temple avec des amis ? Pff, toutes les semaines.

Monter dans un train et s’arrêter à trois stations consécutives juste pour récupérer machin, bidule et trucmuche ; finalement changer dix fois de programme sur le trajet avant d’arriver à destination et de commencer la journée ? Tous les jours !

Avant, le Brésil, le Mexique, les Etats-Unis, la Suède, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne utilisaient l’anglais pour communiquer. Maintenant, fi de tout ça ! De même que les germaniques, les latins parlent chacun dans leur langue, la personne en face a intérêt à comprendre. Il m’est toujours compliqué de rentrer dans une conversation en cours puisque l’Italien, le Portugais et l’Espagnol fusent, mais après cinq minutes, il m’est possible de hocher la tête et de rire en même temps que tout le monde.

Pour les Indiens, nous avons des capacités anormales et suspicieuses ; ils ne cessent de nous demander comment nous pouvons tous comprendre le Brésilien, l’Espagnol, le Mexicain, le Portugais, l’Italien et le Français. Vu comme ça….

La district conférence de février approche. Dans une semaine nous allons nous produire devant une foule rotarienne. Depuis le début du mois nous nous entrainons à danser sur des airs Bollywood à raison de maintenant 14 heures par semaine (enfin ça, c’est sur le papier. Ya des dépassements aussi…). Le rythme est rapide, les mouvements perpétuels, les pauses courtes et la climatisation en panne.

On découvre pas mal de chose. Pas besoin d’étude scientifique pour se rendre compte que les Français sont vraiment allergiques à la danse (pas de soucis pour moi, je suis bretonne). Les passés de Pompon girl se dévoilent chez les américaines et on sait tout de suite qui chez les garçons sont fans de Bollywood parce qu’ils connaissent déjà la chorégraphie !

Il y a des fous rires à plier en deux, deux Italiens qui récitent du latin avec des grands gestes, des voix gutturales et des sabres indiens durant les pauses, et des pieds écrasés.

Notre prof de danse a ses photos sur Google image, ses performances sur Youtube lors de TV Show indien, et son nom dans le milieu du cinéma Bollywood. Son assistant est le neveu de la 1ère, ou 2ème puissance d’Inde peut-être, puisqu’il ne veut pas nous dire quel directeur de Reliance est son oncle.

Bref, le 3 février, nous serons épiques !

Mon changement de famille est prévu pour le 31. Aucune idée chez qui. Ça va être sympa de poser ses valises. Surtout qu’il me faut ensuite partir répéter la danse. Et que mes bagages sont pleins de machins et de bidules, alors que mes fringues sont toujours dans mon armoire. Si vous avez des sacs plastiques, ne les jetez pas, envoyez-les-moi ! Pensez qu’il y a toujours un exchange student dans le besoin autour de vous.

Je vais m’amuser, je le sens bien.

J’entends parler de neige et de verglas dans l’hexagone. Ça me fait penser à quelque chose, en Inde il n’y a même pas de météo à la télévision…. C’est vrai que ça paraît bien inutile ici, mais quand on y pense….

Bye, à bientôt !

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Thank you!

Thank you!

Introduction à la cuisine Indienne ; Veg or non-Veg : choisissez votre camps !

Voilà donc, mon premier pas sur le chemin de l’article sur la nourriture indienne (j’ai une pression monstre dessus, beaucoup l’attendent avec impatience). J’aurais pu commencer par expliquer les principaux composants, les différents blocs dans un repas, mais en premier, la vraie chose à savoir c’est qu’en Inde, 40% de la population est végétarienne.

Suivant les textes Hindous, les dieux ne consomment ni de viande, ni de poisson, ni d’œuf. Il en va donc de même pour les croyants. Absorber de la nourriture dite « morte » serait très mauvais pour l’organisme, tout comme l’esprit. De plus, cela va à l’encontre de la loi de la non-violence.

Il existe différentes classes de végétariens avec des degrés de sévérités. Tout comme il y a dans les non-végétariens des gens qui ne mangent pas de viande, mais des œufs.

De plus en plus de familles végétariennes commencent à inclure de la viande dans le régime de leurs enfants, juste pour l’apport de protéines (et donc la croissance).

Le régime végétarien est très bien ancré dans la société. Tout est très bien organisé dans les magasins, les restaurants, chaque produit est étiqueté : carré vert rond vert -> végétarien. Carré rouge rond rouge -> non-végétarien.

En fait, dans la langue de tous les jours, on parle de Veg/Non-Veg.

Cela fait maintenant partie des petites modifications permanentes que l’Inde nous inflige. Je pourrai parler du syndrome de déformation d’échange. Outre « was it a love or arranged marriage in your host family ? » et “How is the station where you live, clean, nice, not too crowded, close to your place?”, dans les questions les plus utilisées par un exchange student en Inde il y a aussi : “Is that Veg?”, “Is your family Veg or Non-Veg?”

Oui, toutes ces questions sont très importantes, croyez-moi !

Si en France ce sont les végétariens qui souffrent d’une certaine discrimination sur les cartes de restaurants, en Inde, les Non-Veg pouvent prendre cher.

Pas mal d’établissements se la jouent « Pure Veg ».

De toute façon, même si vous avez une petite envie carnivore, si vous imaginez soudainement une pièce de bœuf saignante de cinq centimètres d’épaisseur, avec une Tartiflette, oubliez, maintenant !

Parce que du bœuf au pays des vaches sacrées, ça n’existe pas. Et parce que pour votre Tartiflette, il va vous falloir du fromage. Or le fromage (nommé fromage selon les critères français, je parle évidemment de quelque chose d’autre que le fromage transgénique  de la vache kiri) n’est pas végétarien aux yeux des Indiens.

Une question de protéines dans le lait….

Alors que reste-t-il à manger dans ce cas me diriez-vous ?

Heureusement, la cuisine indienne est très diversifiée. Les épices très nombreuses, les légumes très différents de l’Europe, et les pains tous différents les uns des autres font qu’il est difficile de mémoriser le nom d’un plat puisqu’on ne mange pas deux fois la même chose !

Mais cela est pour plus tard.

Ce nouveau régime Veg (sans viande ni poisson, sans œuf ni fromage) a des conséquences sur chacun. Il révèle, comment dire, la véritable nature ancrée en nous.

Si les premières semaines des filles s’extasiaient devant un troupeau de vaches naines traversant la route, cela n’a pas duré bien longtemps. Les : Ooooh, trop mignon ! Son devenu : Ca, avec de la sauce barbecue, dans mon assiette !

Les garçons se battent contre les faits, certains refusent d’avoir perdu jusqu’à 14 kilos de muscles et enchainent les heures sur le vélo.

Si certains vont systématiquement dans la partie non-Veg d’un menu dans un restaurant, d’autres ont été « végétatisés » et regardent d’abord les plats avec un carré vert rond vert. Il y a deux groupes, les Carnivores Forever ! Et les J’ai-du-mal-à-assumer-mais-je-vais-manger-vert.

Il faut développer des excuses : On sait pas trop d’où vient la viande… j’ai pris ça la dernière fois c’était dégueulasse… il paraît qu’il utilise du pigeon à la place du poulet… j’ai pas très faim aujourd’hui je vais prendre une salade…

Si je le sais si bien, c’est parce que je fais partie de ce groupe, de ceux qui peuvent encore manger des dragibus à la graisse porcine, mais qui choisissent de manger Veg même chez KFC.

Voilà maman, tu le sais, j’ai du mal avec la viande, paf ! C’est dit !

Il est possible que ça revienne, mais pour le moment j’apprécie ce pays où les végétariens sont rois !

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L’actualité indienne

Vous êtes nombreux à me questionner à propos des faits de Delhi, à me demander pourquoi je ne peux pas sortir aujourd’hui, pourquoi il y a du bruit dans les rues, bref, plus généralement sur l’actualité indienne. Ce n’est pas un sujet facile, d’une parce que je n’ai que 17 ans et mon expérience de la vie est limitée, et de deux parce que mes informateurs me contaminent surement par leur propre opinion.

L’Inde est un pays extrêmement grand. D’abord connu sous le nom de Bhârat, puis d’Hindoustan et enfin de Republic Of India, ses frontières s’étendaient il y a bien longtemps par-delà l’Himalaya, empiétaient sur l’actuelle Chine et sur les pays arabes à l’ouest. L’Inde a rétréci petit à petit jusqu’à perdre plus récemment deux portions de territoire qui ont finies par devenir le Pakistan et le Bangladesh.

Malgré cela, l’Inde reste toujours un pays avec une population d’un milliard deux millions d’habitants, soit 17.5 fois plus que la France. Vous comprendrez donc que des faits divers, il s’en déroule d’autant plus.

Du fait de sa taille, ce qui secoue Delhi n’ébranle pas de la même manière mon Etat, le Mahārāshtra. Inversement, Mumbai peut être paralysée par une émeute, et le reste du pays nullement affecté.

A Mumbai, depuis le début de l’année, il y a eu plusieurs grèves de rickshaws et taxis dans le but d’augmenter le prix de départ. Ces deux modes de transport étant indispensables à la vie de Mumbai, après deux-trois grèves paralysantes,  l’augmentation a été donnée : il faudra maintenant payer 15₹ au lieu de 12₹, au minimum.

Toujours à Mumbai, il y a eu la mort d’un politicien important à la tête du Mahārāshtra qui a causé une certaine agitation.

Bal Thackeray, 86 ans, décédé le 17 novembre d’un arrêt cardiaque était marathi pure souche, très défenseur des droits des habitants natifs du Mahārāshtra. Il avait une dent très dure contre les familles Gujarati qui venaient « prendre les emplois » des Marathi, et une autre contre le Pakistan qui faisait exploser des bombes dans sa ville et contre les musulmans en général.

Il fut à l’origine de nombreux discours très fortement xénophobes. Pour lui, la réponse au terrorisme pakistanais était le terrorisme indien, et il ne se cachait pas de le dire.

Autre chose que personne ne lui aura jamais sanctionnée, son admiration pour Hitler.

Le problème en Inde, c’est que la 2nd guerre mondiale n’est rien de plus qu’une bataille, et qui leur a permis d’accéder à l’indépendance. On ne parle pas de déportation, de génocides, de résistance et de millions de vie affectées, on apprend ici en cours d’Histoire qu’Hitler s’est suicidé parce qu’il était triste d’avoir échoué à reconstruire son empire (Martin et Gabrielle ont eu des ennuis avec leur lycée et ensuite avec le rotary pour c’être un peu « échauffé »).

Ce que Bal Thackeray admirait chez Hitler, c’était son charisme, son éloquence et ses talents d’artiste (Thackeray était cartoonist de profession).

On croit rêver.

Quand on demande aux Marathi ce qu’il a fait Bal Thackeray, ils répondent : ‘‘a lot !’’. Mais quand on leur demande de développer, ça creuse, et on obtient rarement plus que : ‘‘he built a highway between Pune and Mumbai’’.

Mais oui, tout seul, avec ses petits bras et petites jambes, avec sa pelle et sa brouette, il a construit une autoroute Bal Thackeray.

Enfin, voici le personnage quand même…

Bal Thackeray, dit ''The Tiger''

Bal Thackeray, dit  »The Tiger »

Quoiqu’il fût malade pendant un temps, et très âgé, son décès a causé un très grand choc et des vagues d’admirateurs venu de tout le Mahārāshtra se sont dirigées au même endroit, le Shivaji Park à Mumbai. Là où sa dépouille était exposée jusqu’à la crémation sur place. Des millions de personnes étaient réunies et la situation, en plein centre Mumbai était tendu/ »insane »/explosive/à craquer, ce qui rendait tout déplacement dangereux.

Le choc passé, des manifestations (encore ?) ont commencé pour construire un mémorial en son honneur sur le Shivaji Park, mais contre la loi.

Finalement, après quelques doutes, l’autorisation a été refusée.

Enfin, dans la nuit du 16 au 17 décembre, une étudiante en médecine utilisant un transport en commun avec un ami a été agressé par 5 hommes, alors que le chauffeur continuait de conduire, et que son compagnon fut neutralisé avec une barre de fer. Laissés pour mort sur le sol, trente précieuses minutes ont été perdu avant qu’ils ne soient conduits à l’hôpital, résultat d’une politique de vie maintenant mise en cause à travers l’Inde, là où chacun doit souvent gérer seul ses problèmes.

Le 26 décembre la décision a été prise de la transférer à Singapour pour des soins mieux adaptés à sa condition, mais le voyage n’ayant pas aidé, Nirbhaya (pseudonyme de la presse) est finalement décédée le 29.

Durant tout le temps de l’affaire, des manifestations ont occupé Delhi et ont rendu la situation très difficile dans cette ville déjà instable. Le premier problème soulevé est le sort destiné aux violeurs. L’Inde est un pays où la peine de mort est toujours présente ET appliquée. Deux camps se sont créés ; ceux qui demandent la pendaison pour punition hautement justifiée, et ceux qui pensent que cela serait trop facile et justement pas assez sévère comparée à la prison à vie. Chacun veut agir de manière à dissuader.

Une autre question vient d’être récemment soulevée : mais où est la police ?

L’Etat ne peut pas se permettre d’embaucher des officiers en masse, mais c’est pourtant ce qu’il fait sous la perpétuelle pression. Malgré ces effectifs démesurés, la vie n’est pas plus sûre qu’ailleurs. Mais pourquoi ?

Il faut savoir qu’à Mumbai, un dixième des policiers est employé au service des VIP. Ces acteurs, ces politiciens, ces millionnaires ont un policier en bas de chez eux et dans leur voiture.

L’Inde a des progrès à faire, Il faudra du temps et des générations pour donner de meilleures conditions de vie à tous et pour conduire ce pays efficacement. Mais en voyant mes host brother and sisters, j’ai bon espoir que cela arrive plus tôt que prévu. Le pays est entre bonnes mains, nous avons du souci à nous faire !

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L’étrange Noël d’une française en Inde

Bonne année, bonne santé ! Happy New Year, wish you all the best!
Voilà maintenant 5 mois d’écoulés, ce qui me fait à la moitié de mon échange.
Alors oui, du chemin a été parcouru ; les mentalités changent, la façon de penser, la tolérance, la capacité à prendre sur soi, mais aussi à s’ouvrir, tout cela s’améliore considérablement et me surprend très souvent.
Avant de venir à Mumbai, je pensais être indépendante mais cela n’était pas suffisant par rapport au mode de vie qu’il m’a fallu adopter. Pas de panique, cela s’est fait avec le temps et quelques situations incongrues/périlleuses/tendues/à risques (railler la mention inutile). Je suis devenue aussi plus responsable. Disons que lorsque les adultes du Rotary fuient toutes responsabilités, il faut bien que quelqu’un les prenne.
Une chose extrêmement importante, j’ai maintenant une deuxième famille. Une famille de 23 membres. Une famille venue des quatre coins de la planète, avec ceux qu’on aime moins, et ceux qu’on voit tous les jours. Le Mexique, le Brésil, la France, cela semble si proche quand on dort dans la même chambre. Lorsqu’on a les mêmes goûts ou les mêmes idées. Lorsqu’on regarde sur une carte aussi, et on en vient à penser que la planète Terre, c’est vachement petit en fait.

Nous avons fêté tous ensemble Noël. Le 25 au soir puisque c’était tout ce que nos agendas nous offraient. Nous nous sommes réunis chez Miguel (from Mexico). Le but était de cuisiner chacun quelque chose de son pays. Evidemment, les crêpes, c’était mon affaire. Ca a été une longue histoire de les préparer. La cuisine étant tellement différente en Inde, les ustensiles le sont aussi. Je vous passe les détails mais au final, avec un litre de lait, j’avais douze crêpes de cinquante centimètres de diamètre. No comment.
Les Italiens m’ont suivie dans la cuisine. Ils avaient décidé de préparer un pasta, et ont eu la bonne idée de ramener une essoreuse pour les pâtes. Mais sans robot, ni couteau adéquat pour hacher la viande, sans louche, sans cocotte, sans rien, on aurait cru qu’une œuvre de Virgile se déroulait dans la cuisine. Quoi de plus tragique qu’un Italien en train de couper des tomates à la fourchette ? Les « porco dio » fusaient dans la cuisine et nous faisaient tous bien rire.
A la fin, nous avons quand même eu des pâtes à l’eau… 😉
Nous avons échangé des présents, nous avons regardé, tassés les uns sur les autres, Batman Forever à 3 heures du matin.
Parce que c’était Noël, nous avons ouvert nos portes aux voyageurs. Il a eu Gabrielle, une française du district de Pune qui était sur les routes avec son sac Quechua sur le dos. Elle était en baroudage assez proche de Mumbai et les autres Français l’ont donc invités. Il y a eu Arvind aussi, un Indien allé au Danemark l’année précèdent et puis K, le labrador de la famille de Miguel qui était supposé rester dans le sous-sol, mais qui était bien plus heureux avec nous.
A minuit, alors que mon attention était détournée par une discussion avec les Français au sujet du vin d’Alsace, les autres exchange students ont surgi avec un sombrero et un gâteau brésilien avec une bougie. J’ai eu le droit à Joyeux Anniversaire en 9 langues. Mémorable.
Après une nuit courte, nous nous sommes séparés en petit groupe. Mes amis et moi sommes descendus dans le sud de Mumbai pour célébrer une fois encore mon anniversaire. Il y avait même un éléphant à la gare de Thane, comme quoi le 26 décembre est vraiment un jour spécial.
Le soir, je suis rentrée pour fêter mon anniversaire avec ma famille d’accueil.

Apres 5 mois, je suis supposée changer de famille bientôt. Supposée seulement parce que c’est l’Inde, ne l’oublions pas. Janvier ici peut vouloir dire Février ou Mars. Néanmoins, après avoir vu tous les autres changer en octobre ou novembre, il me tarde que mon tour vienne. Pas que je ne me plaise pas, loin de là, mais après cinq mois j’aimerais expérimenter autre chose.
Il y a aussi le Bustrip du Nord qui approche, la visite de ma famille en avril et puis une liste longue comme le bras de chose à faire qui ne raccourci pas (il faudrait peut-être que je stop de rajouter de nouveaux tirets, ou que je passe à la vitesse supérieure aussi…)
Voilà, je vous laisse avec ceci. J’entends que certain se plaigne du mauvais temps en France, mais pensez que moi je rêve que je porte une veste la nuit ! So, enjoy !

Christmas

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Indian Wedding

Chose promise, chose faite ! Voici mon rapport après quelques semaines d’enquêtes sur le mariage indien. Mes sources sont les expériences d’autres exchange students, et de moi-même. Je n’ai pas assisté à des mariages de personnes proches, donc nous n’étions invités que pour la cérémonie principale et le repas, et pas tous les préparatifs qui s’écoulent sur plusieurs jours. Néanmoins, j’ai quand même réussi à glaner les informations principales.
Pour vous mettre dans l’ambiance, imaginez une salle des fêtes décorée avec des dorures et des fleurs. Des musiciens, un public en sari et kurta. Et puis le mehndi de la mariée, ainsi qu’un mari somptueusement vêtu. La cérémonie se déroule dans un « mandap » qui représente une maison supportée par quatre piliers, chacun représentant la Vérité, la Mercie, la Méditation et la Pureté.
Voici donc le déroulement de la cérémonie destinée à unir le couple, les symboles sont très importants :

  • Le mariage commence par un échange de collier de fleurs entre les futurs époux. La femme en première. Cet échange montre au public que les époux s’acceptent comme partenaire pour la vie.
  • La femme offre ensuite de l’eau sacrée pour nettoyer les pieds de son mari.
  • Elle lui offre ensuite le « madhuparka », un mélange de ghee, de miel et de yaourt. Le mari projette le madhuparka dans toutes les directions, exprimant alors le désir d’offrir l’hospitalité aux invités qui se présenteront à sa maison.
  • La plus grande richesse d’une famille indienne est la fille. Les parents de la mariée offrent les mains de leur fille à son époux et versent de l’eau sacrée sur les mains unies pour finaliser le geste de présent. Il est dit qu’il n’y a pas plus grand cadeau que donner les mains d’une fille en mariage. Le mari promet d’accepter sa femme comme égal partenaire sur tous les chemins de la vie. S’ensuit une série de chants et de prière pour demander aux dieux de bénir le couple.
  • Le mari prend les mains de sa femme dans les siennes et récite des paroles, promettant de veiller après tous ses besoins et de la garder heureuse tout au long de sa vie.
  • Une pierre est placée dans le coin Nord-est de la Mandap. Le frère de la mariée place son pied droit dessus, pendant que le marie récite un hymne pour encourager sa femme à être aussi forte que la pierre, et à être aussi ferme envers les difficultés de la vie qu’ils feront face ensemble. Du riz et des fleurs sont projetés sur le couple par leurs parents, leur famille et amis.
  • Le prêtre lit la déclaration d’union. Les époux échangent les vœux sacrés du mariage.
  • Le couple marche alors autour du feu sacré. Chaque cercle représente les quatre buts essentiels de la vie humaine : -Dharma, volonté de mener une vie respectable. – Artha, prospérité financière. – Kama, obtenir des enfants talentueux et partager les responsabilités à la maison. – Moksha, contrôle sur soi-même, et force physique, mentale et spirituelle. Ensemble, les quatre buts symbolisent l’engagement du couple l’un pour l’autre, l’harmonie et le cosmos. Pendant les trois premiers tours, l’époux marche devant. Pour le dernier, les rôles sont inversés.
  • Le couple avance de 7 pas ensemble, symbolisant le commencement de leur journée dans leur vie. Ces pas représentent les principes directeurs de la vie. Chacun de ces pas représente les vœux fais par le couple : 1 : ensemble nous nous aimerons, chérirons et respecterons l’un et l’autre. Pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et pauvreté, dans la maladie et la santé. 2 : ensemble nous créerons un foyer rempli de joie et de rire où nous trouverons sérénité et force. 3 : ensemble nous développerons un sens de la valeur tel que nous porterons plus d’importance aux gens qu’aux possessions. Pour l’honneur plus que pour les honneurs. 4 : ensemble nous partagerons un constant et profond amour. 5 : ensemble nous embrasserons nos familles respectives, ainsi que notre famille à venir. 6 : ayons de la patience et pardonnons avec bonté. 7 : soyons à jamais meilleurs amis et partenaires, partageons les idées de l’autre, ainsi que les idéaux. Le couple est maintenant uni et va prier pour la bénédiction des dieux.
  • Le mari applique le « Sindoor » (poudre rouge) sur le front de son épouse, et lace le collier noir et d’or qui montre qu’une femme est mariée. Ils échangent de la nourriture et promettent de se protéger mutuellement. La mère du mari projette alors de l’eau sur le couple et leur recommande de toujours garder la tête froide.
  • Le couple va alors chercher la bénédiction des ainés de la famille.

Après ceci vient le déjeuner. En fait, il faut savoir que certains invités (la bonne moitié) vont manger à partir du milieu de la cérémonie.
Eh oui, car pendant que les étapes du mariage se déroulent, pendant que les époux et les familles accomplissent le plus beau jour de leur vie, les enfants cours, crient et jouent. Les adultes tournent leurs chaises pour mieux discuter et les gens vont et viennent. Oui-oui, un couple, hôte de tous ces gens, est en train de se marier au milieu et tout le monde s’en fout. C’est exaspérant. J’avais envie de me lever et de crier chut. De retourner les chaises de ses messieurs dans le sens de la marche, de séparer ces femmes qui cancanaient sur cette peau pâle en kurti, et de coller dans différents coins les gamins surexcités.
Loin, très loin ces cérémonies en noir et blanc, avec tout le monde qui se retourne pour regarder la mariée avancer, les petites filles qui jettent des fleurs dans l’allée, et surtout cette église où le moindre bruit résonne et les regards assassins qui résultent au moindre chuchotement.
Adieu les mariages princiers, bonjours les mille et un bruits.
Ça, ça m’a déçu. Mais cela reste très beau. Non, c’est un peu faible. Magnifique ? C’est déjà mieux. A défaut de meilleur adjectif, je vais rester avec celui-là. Je vous laisse deux diaporamas, celui des mariages auxquels Grace (from USA) a assisté, et les miens.

PS : Exchange student française recherche Indien Hindou Gujarati pour mariage. Fan de Scorpions et Guns & Roses de préférence !

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