Bustrip N.1 : South India

Bonjour à tous ! Après un peu plus de deux semaines d’absence me revoilà à Mumbai avec une connexion internet fiable.

Nous sommes rentrés dimanche matin aux alentours de cinq heures, tous bien fatigués, mais avec des souvenirs peu commun, qui font sourire, grimacer et rire.

Durant 16 jours nous sommes partis à la découverte du Sud de l’Inde : Le Kerala, le Tamil Nadu et pour finir, Goa. Au programme, de longues heures de train, des traversées en bateau ou à dos d’éléphant, des plantations d’ananas, des temples pharaoniques et des kilos de bananes.

Apres un jour entier dans un train INDIEN, nous sommes arrivés à Kochi (Cochin) ou nous avons pu visiter quelques églises. Il faut savoir que le Sud a été un peu plus marqué que le reste du pays par le passage des Européens, il n’est donc pas étonnant que le christianisme tienne une place importante. Cela donne place à des églises INDIENNES, roses, bleues et jaunes, blanches et vertes. Autre point qui m’a plutôt surprise, le communisme est très fortement implanté. Partout des portraits de Staline ou du Che, ainsi que le drapeau rouge. L’influence chinoise a aussi sa place. De l’architecture à la nourriture, en passant par les méthodes de pêche, on peut dire que l’ouest n’est pas la première région sur laquelle la Chine s’étend 🙂

Nous avons ensuite passé une journée et une nuit sur une énorme péniche. Le bateau a sillonné différentes branches de fleuves d’Allepey, ce qui nous a offert des paysages à reprogrammer un cerveau. Nous avons demandé à descendre de temps à autre du bateau afin d’admirer de plus près les rizières, de rencontrer la population locale, ou tout simplement pour cueillir des bananes.

Nous nous sommes ensuite arrêtés deux jours à Munnar, région très célèbre pour son thé de qualité. Les paysages sont magnifiques. Des montagnes recouvertes de plantation de thé, des routes sinueuses, des singes qui jouent sur la route, des nuages gris qui recouvrent le sol du fait de la haute altitude et des éléphants sauvages en bas d’un champ.

Sur le coin d’une route nous avons trouvé un marchand de piments frits. D’abord curieux nous nous sommes approchés. Et puis finalement nous nous sommes décidés à tester. Pauvre homme, je crois que nous lui avons fait peur. A 23, à demander un, puis deux, puis cinq piments, ça s’exclamait dans tous les sens, il ne savait plus où donner de la tête.

A Tekkady, il y eut ce pseudo « safari » en bateau dans une réserve qui se vantait de posséder des tigres, des bisons, des éléphants et autres animaux fabuleux. Finalement au bout d’une heure et demie d’arbres et d’eau, nous avons vu une tortue de 10 centimètres. Pendant un moment nous avons cru qu’elle était en plastique, mais elle a fini par bouger. Le meilleur moyen de voir des animaux reste de se tenir à l’écart de ces pièges à touristes et de prendre son appareil photo pour sillonner la campagne par ses propres moyens. Cela reste bien plus intéressant.

A Madurai, nous avons pénétré dans un énorme temple qui postule actuellement pour rejoindre le Taj Mahal dans le club très sélect des merveilles du monde. J’espère honnêtement qu’il y parviendra  parce que c’est réellement magnifique. Les photos ne rendent vraiment bien qu’à l’extérieur, mais sachez que l’intérieur est tout aussi beau. Il y a des nombreuses statues de dieux, sous différentes formes, et de différentes couleurs. Nous avons pu croiser le chemin de beaucoup de couples lors de leur mariage, suivis par toute la famille.

Il y eut le Gandhi Memorial à Kanyakumari, et un autre temple où les Européens n’étaient pas admis,  une galerie d’art et un temple à Trivandrum. Et pour finir, nous avons rejoint Goa, la dernière étape de notre parcourt avant Mumbai.

Notre hôtel, collé à la mer, représentait  le seul foyer d’activité à des kilomètres à la ronde. A part quelques pécheurs et des chiens errants, nous étions complètement seuls. Nous avons eu deux jours de libres sur cette plage. Sans rien à faire à première vu, c’était un peu ennuyant, surtout que malgré que l’eau soit très belle, des tuyaux venaient déverser leur contenu illicite droit dans la mer arabe. Finalement, nous avons longtemps joué au foot, et su apprécier de longue marche sur la plage avec un coucher de soleil magnifique.

Après cela, il nous a fallu repartir. Une dernière tranche de douze heures dans le train et voilà qu’il faut se dire au revoir. En descendant du train, je me suis rendu compte que j’avais oublié que Mumbai avait une odeur. Vache, fumée, légumes, pollution, il est possible de tracer une carte olfactive de la ville. Le rythme aussi est diffèrent. A cinq heures du matin ça klaxonne déjà comme des forcenés.

Je crois que cela m’a manqué malgré tout. Lorsque les marchands dans le Sud me demandaient d’où je venais, ma première réponse était Mumbai.

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A l’Est rien de nouveau

Voilà, maintenant un mois au pays de Tata !

Je crois qu’il est temps de faire une mise au point sur mon parcours. Vous allez enfin connaitre la face cachée de l’iceberg, ce qu’on ne dit pas sur skype la première semaine et toujours pas la deuxième ! Les choses qui font maintenant rire, et ce qui énerve toujours. Promis, j’essaye de ne rien « oublier »…

Première semaine : là, on n’a plus aucun repère, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et la moindre chose relevait du parcours du combattant. Cette première semaine j’étais avec mon club counselor et j’ai dû composer avec non seulement des différences de culture, mais aussi de mentalité. Le lever est à six heures, même si j’ai trois heures trente de décalage, et rien d’autre à faire que dormir. J’ai eu le droit à pas mal de questions du style : -avez-vous la télévision en France ? – es-tu mariée dans ton pays ? – mangez-vous des légumes ? Et des fruits ? Je n’ai pas beaucoup de patience avec les êtres humains et malheureusement, il y avait quelques problèmes de communication dans cette famille. Aucun des parents ne parle correctement l’anglais et j’ai mis une semaine à leur expliquer que je n’aimais pas les haricots. Je crois plutôt qu’ils ne voulaient pas me comprendre parce qu’ils me montraient à chaque fois la boîte : « French Beans ». Alors non, en France tout le monde n’aime pas les haricots, désolée.

La première semaine il faut apprendre à faire sans papier toilette, sans véritable douche puisque c’est un bac à eau, et sans eau chaude. Il faut accepter de dormir sur une planche en boit, accepter de n’avoir rien d’autre à faire que regarder la télévision, bloquée sur les JO. Accepter que la maison de mon club counselor ne possède pas de livre, et accepter de ne pas comprendre où l’on va, avec qui et pourquoi. Je me rappelle cet échange avec mon club couselor assez éloquent : –Where are we going ?To the car.But why ?To drive. J’ai une amie qui en a un comme celui-là avec son host father sur son portable : –Do you know when the 3G will start on my phone ?Yes. Il n’a jamais répondu à son when.

Il n’est pas facile de communiquer avec certains membres du rotary, et les Indiens en général. Parfois cela colle les jetons. La première semaine je ne savais pas si j’allais arriver vivante à lundi. C’est tellement facile d’avoir un accident ici, il suffit de voir comment ils conduisent. Ma première fois de jour dans une voiture indienne, mon club counselor ne voulait pas que je mette ma ceinture. Pas rassurant…

Deuxième semaine : le changement de famille était une bénédiction ! Enfin ma vraie host family. Grands-parents, parents, tante, cousin, cousine, soeur, tout le monde sous le même toit pour une ambiance foldingue ! Je découvre que la nourriture indienne est vachement bonne et diversifiée. La télévision n’est plus allumée de six heures du matin jusqu’à onze heures du soir, et ils possèdent même une bibliothèque. J’entame l’école et je regrette mon lycée français. Cet endroit est une jungle urbaine, on conforte les élèves dans leurs rôles d’incapables. Tout est fait pour qu’ils en fasse le moins possible, on leur enlève les difficultés de la bouche..

Troisième semaine : Je commence à prendre mes marques avec ma famille, tout n’est pas encore évident, on ne se sent pas encore chez soi en deux semaines mais cela vient. Les autres exchange student sont tous arrivés. Dans mon lycée nous sommes 10 et avons instauré une démocratie. La majorité décide si nous allons en cours.

Quatrième et actuelle semaine : plus besoin de voter pour aller en cours, les cours sont annulés pour cause d’exams. Ils ne durent qu’une heure et sont en fin de journée mais ne fatiguons pas d’innocents élèves plus qu’ils ne le sont déjà.. Franchement, c’est une blague, une imposture !

Nous partons donc à la découverte de Mumbai. Il y a de quoi faire mais pas pour un an. Je me pose pas mal de questions. Je suis actuellement en train d’essayer de rejoindre une ONG mais ce n’est pas facile avec le Rotary. Le lycée dans lequel nous sommes nous a fait un honneur en nous prenant..

Ce soir je pars à Goa avec les autres exchange student. C’est un peu Noel pour tout le monde ici. Des plages, encore plus d’exchange student et un hôtel avec piscine. Nous serons plus de 200 à venir des quatre coins de la planète, ça promet !

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