Après un silence radio de 20 jours, me voilà de retour à la vie infernale de Mumbai.
Durant ces 17 jours, nous avons encore une fois vécu à 23, 24h/24.
Une amie française n’ayant pu se joindre à nous puisque le voyage coïncidait avec la visite de sa famille, il a fallu trouver un remplaçant pour les billets de train déjà achetés. C’est là qu’il faut introduire un nouveau personnage :
-Keke, 70 ans, Canadien d’origine Indienne, cousin de notre tour-opérateur. Parle Gujarati, un peu Hindi. Passionné de puzzles mathématiques. A une fâcheuse tendance à perdre sa casquette (et à crier au vol en moins de deux).
Notre étrange groupe s’est donc rencontré sur un quai de gare, et comme si cela n’était que la suite du premier Bustrip, comme si quatre mois ne s’étaient pas écoulés entre, nous avons repris notre vie dans les wagons du train.
Des exclamations, des protestations et des « High-Five » secouent les parties de Quems. Il faut se battre pour pouvoir recharger son MP3 sur une des deux prises du compartiment et échafauder des plans pour faire jerter l’Allemand de deux mètres vingt qui scouate votre couchette. Les débats sur la Communauté Européenne font rage, et des discussions sur la société indienne se créent dans le compartiment de derrière avec différents voyageurs indiens.
Le lendemain nous arrivions à Delhi. Nous avons vu de chouettes bâtiments architecturaux, des rues propres, des trottoirs, des passages pour piétons et de belles plantations. Nous avons même tourné autour d’un rond point. Cet événement m’a profondément marqué dans le sens où cela faisait 7 mois que cela ne m’était pas arrivé, et que cela sonnait comme un retour à la civilisation, sans toutefois atteindre les sommets de l’organisation Française. Et cela me fait peur.
Nous sommes partis pour Agra, la seule ville au monde à posséder des panneaux indiquant ; Taj Mahal – 0.5 km. Alors oui, nous avons entre 16 et 70 ans (avec un ensemble vide entre 18 et 69) et nous avons vu le Taj Mahal, le seul et l’unique.
Nous avions pour projet de faire une photo de groupe avec nos drapeaux, malgré le fait que les bannières ne sont pas autorisées dans l’enceinte du Mausolée. L’exchange student est malin, l’exchange student est rusé. J’ai eu l’idée de transformer le drapeau tricolore en foulard ultratendance, très bobo parisienne. Le drapeau Mexicain est devenu une besace, le drapeau américain un corset et le drapeau brésilien une écharpe. Intelligent, nan ? Pas assez pourtant. Avec 3 postes de sécurités, il fallait bien qu’on échoue quelque part. Mais cela a bien fait rire les militaires qui semblaient un peu désolés de nous déshabiller. Nous avons quand même pu apprécier ce grand bâtiment tellement blanc qu’il en est presque fantomatique. Sa réputation est juste et méritée, j’y retournerai avec ma famille.
A Khajurâho il y avait ces temples du Kâma-Sûtra et ses spectacles de danse.
A Sawai Madhopur, nous avons traque le tigre en jeep lors d’un safari à 5h du mat’. La nuit était glaciale, les paysages magnifiques, le lever du soleil réchauffant, le tigre absent, mais quelques daims, antilopes et paons se sont montres.
Nous avons ensuite commencé notre tour du Rajasthan, l’Etat des Maharadja, Maharani et des guerriers glorieux. Jaipur, Jaisalmer, Jodhpur et Udaipur. Chacune de ces villes possède son fort, ses palaces et divers bâtiments à l’architecture à faire pâlir un Grec. Nous avons visités un nombre incroyable de temples. Les vaches sacrées d’Inde sont encore plus sacrées dans le Nord. Elles sont même d’une arrogance et d’une vanité monstrueuse je dirais. Qu’importe que la rue soit large de 5 mètres, si vous êtes sur leur chemin elles vous pousseront d’un coup de tête. Il faut aussi penser qu’il en existe de toutes les sortes, avec des cornes de toutes les dimensions…
Nous nous sommes arrêtés dans le désert près de la frontière Pakistanaise pour une nuit sous des tentes. Le confort était plus colons que bédouins, mais l’expérience était tout de même intéressante. Nous avons pu monter à dos de chameau et passer du temps sur les dunes de sable. Certains ne décollent pas de leur appareil photo (on dirait presque des chinois au Mont St Michel), d’autres dévalent les dunes de sables (en courant, en roulant ou en tombant), et d’autres détruisent ce que j’écris dans le sable !
La dernière étape du voyage était Mount Abu, région prisée pour ses treks. Nous en avons fait un… de vingt cinq minutes sur une route goudronnée. Lors d’un temps libre destiné à admirer le coucher de soleil, Eléonore a naturellement pointé une montagne et a dit : et si on allait là-haut ? Un petit groupe s’est formé et nous sommes partis faire notre trek, sans chemin, sans vêtements adéquats mais avec un Ipad pour diffuser d’en haut au monde entier de la folk italienne. La vue était magnifique et il nous a fallu redescendre aussi vite que possible pour ne pas se retrouver dans le noir après le coucher de soleil.
Ce Bustrip était vraiment magnifique, j’en garde de très fort souvenir, et même si on répète toujours qu’on ne veut pas rentrer, cela fait vraiment du bien d’être de retour à Mumbai. Il fait terriblement chaud évidemment, mais je retrouve mes habitudes, et ma vie « paisible » de Mumbaikar.
important : https://gazetteindienne.wordpress.com/2013/05/07/un-petit-sondage/
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